Le président de la SPA tire la sonnette d'alarme. Les refuges arrivent à saturation, si le ministère et les préfets ne valident pas le principe des adoptions d'urgence, il craint que de nombreux animaux soient euthanasiés dans les fourrières, faute de solution pour les placer.
"Nous avons accueillis 2.300 animaux supplémentaires en trois semaines", explique Jacques-Charles Fombonne, président de la SPA, très inquiet. Cette fois les refuges saturent bel et bien à l'image de celui d'Arry en Moselle, le plus important de Lorraine.
"Il y a désormais 180 chiens et 105 chats à adopter, les équipes sont là pour s'en occuper mais les adoptions sont bloquées" nous explique le président. La seule option possible pour libérer de la place pour les nouveaux arrivants c'est bien les adoptions mais pour qu'elles puissent continuer à se faire il faut un agrément du ministère ou du préfet.
S'il comprend que dans un premier temps le gouvernement avait plus à faire avec la crise sanitaire que nous connaissons, Jacques-Charles Fombonne pense désormais qu'il est plus que temps d'agir pour éviter un trop grand nombre d'euthanasies et pour cela il propose une solution très simple : "Il suffirait de rajouter cette option à l'attestation de déplacement dérogatoire que nous utilisons tous. Le problème c'est que ceux qui nous gouvernent ne veulent pas prendre le risque de prendre cette décision" se désole cet ancien colonel de gendarmerie. "Nous avons des milliers d'animaux et des centaines de demandes pour adopter, il faut que le gouvernement bouge !"
Normalement, on prend tout le monde mais là c'est compliqué
-Nathalie Joly, directrice du refuge SLPA de Velaine-en-Haye
Exemple à Velaine-en-Haye : dans ce centre de la SPA Lorraine situé en Meurthe-et-Moselle, les quinze box prévus pour les chiens sont occupés et il ne reste plus que 6 places pour les chats. "Le plus compliqué pour nous, c'est de ne pas pouvoir libérer les box pour les chiens qui arrivent", regrette Nathalie Joly, directrice du refuge SLPA de Velaine-en-Haye.
"La fourrière tourne au ralenti mais elle tourne quand même et elle nous ramène toujours des animaux abandonnés, normalement on prend tout le monde mais là c'est compliqué, il y a deux chiens qui sont en attente que je ne peux pas encore accueillir. La fourrière va attendre un peu mais ça ne va pas durer...", nous explique celle qui défend la cause des animaux.
Le problème de la stérilisation
"En temps normal, c'est la période de stérilisation des chattes errantes, nous explique Nathalie Joly. Si rien n'est fait en un mois de confinement, on va se retrouver avec énormément de chatons sauvages, il y a donc aussi des conséquences sur le long terme".
"A Velaines-en-Haye par exemple, nous sommes obligés de laisser les chattes non stérilisées dans leur box pour éviter qu'elles ne fassent des petits et comme les vétérinaires ne se déplacent plus pour l'instant cela risque de durer, d'autant que la stérilisation n'est pas pour l'heure considérée comme un acte médical indispensable..."
Un plan d'adoption simplifié
Pour le président de la SPA, dans les refuges les équipes sont prêtes pour des adoptions d'urgence.
Le mode d'emploi :
- Vous choisissez l'animal qui vous plait dans le refuge qui se trouve à proximité de chez vous sur le site de la SPA.
- Vous appelez le refuge pour avoir des informations supplémentaires, les refuges bien que fermés au public continuent de fonctionner.
- Les gens intéressés prennent un rendez-vous pour ne pas se croiser.
- Ils rencontrent ensuite l'animal chien ou chat à l'extérieur des locaux, la discussion avec le ou la bénévole du refuge se fait à distance.
- Si l'animal vous plaît vous pouvez repartir avec, sinon il reste au refuge.
- La régularisation administrative se fera a posteriori, après le confinement, mais les animaux sont déjà vaccinés pas de crainte à avoir à ce niveau là.
Attention tempère Nathalie Joly : "si les gens sont autorisés à venir à la SPA pendant le confinement pour adopter ils peuvent aussi plus facilement les abandonner." Pendant le confinement les équipes sont toujours mobilisées comme le montre ce clip réalisé par la SPA.
Et la transmission ?
A ce jour, seule la transmission interhumaine est avérée. C'est d'ailleurs la conclusion d'un rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail après la réunion d'un comité d'expert.
Pour autant, angoissés par une possible contamination certains propriétaires de chiens et chats ont pu mettre en danger leur animal en cherchant à le désinfecter à tout prix à l'eau de Javel et au liquide hydroalcoolique, ce que dénoncent avec force les vétérinaires. Pour laver votre ami à quatre pattes du savon spécifique et de l'eau suffisent.