Pour pallier la pénurie d'ophtalmologues, une opticienne de Sarreguemines propose des rendez-vous via une machine de téléconsultation ophtalmologique. Les syndicats de praticiens s'opposent à cette pratique

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La Moselle est particulièrement affectée par le manque d'ophtalmologues. Cette pénurie a aussi des répercussions sur l'activité des opticiens. Ils ne peuvent prendre en charge un patient que sur une ordonnance délivrée par ces professionnels. Pour pallier la pénurie, une opticienne de Sarreguemines (Moselle) propose des rendez-vous via une machine de téléconsultation ophtalmologique installée dans son magasin. C'est en voyant entrer tous les jours des gens qui cherchaient un ophtalmologue que l'opticienne a décidé d'investir dans une machine.

Nous sommes dans un grand désert médical et il faut trouver des solutions. Pour moi cet équipement c’est le futur

Aurore Liebgott, opticienne à Sarreguemines

Cet investissement important, loué sous forme de crédit-bail, lui coûte 2000 € par mois. Avec 25 rendez-vous mensuels, Aurore Liebgott espère rentabiliser rapidement sa mise de fonds : " Ce nouveau service augmente le passage en magasin, j’ai de nouveaux clients et ça les fidélise "

Ce matin, l'opticienne accueille Emilie Bettinger. La jeune femme doit renouveler ses lunettes. Direction l'arrière-boutique où une ophtalmologue, depuis son cabinet du sud de la France, l'accueille en visio sur un écran.

La salle est équipée des instruments de contrôle pilotés à distance par la praticienne. A l'issue de l'examen, une ordonnance est automatiquement délivrée sur le terminal de l'opticienne.

Emilie Bettinger apprécie le service. Elle a obtenu ce rendez-vous en une semaine. Pour elle c'est un gain de temps appréciable: " Pour une consultation, Il faut aller à Metz ou Strasbourg. Si je peux m’éviter une heure et demie de route c'est toujours ça de gagné. " Comme il n'y a plus que deux ophtalmologues en exercice à Sarreguemines, il lui aurait fallu patienter entre six mois et un an pour une consultation.

Les ophtalmologues sont opposés aux téléconsultations dans les lieux commerciaux

Mais tout n'est pas aussi rose au pays de l'ophtalmologie car si la téléconsultation peut apparaitre comme un service gagnant pour certains patients et les opticiens, pour les praticiens, elle n'est pas la solution-miracle. Dans un communiqué commun daté du 12 avril 2023, le Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France) et le SNAO (Syndicat national autonome des orthoptistes) dénoncent « les offres de télémédecine débridées » et s’opposent aux téléconsultations dans les lieux commerciaux.

Le développement de la télémédecine dans des lieux commerciaux crée de la confusion dans l’esprit des patients. Son but principal est mercantile.

Mélanie Ordines, Présidente du SNAO

Ils rappellent qu’une téléconsultation est un acte médical qui doit se passer en visio simultanée entre le patient et l’ophtalmologiste et que : " ce dernier doit être identifiable par le patient dès sa demande de téléconsultation." Une téléconsultation doit pouvoir être suivie par une consultation présentielle pour les cas le nécessitant, si possible avec le même médecin : " Le principe général reste un suivi alterné téléconsultation – consultation présentielle avec le même médecin, d’où la nécessité pour ce dernier d’exercer à une distance compatible avec cette consultation en présentiel."

Aurore Liebgott, consciente des limites de la téléconsultation prévient : Le dispositif est accessible aux patients de 16 à 70 ans, munis d’une carte vitale afin d’obtenir rapidement une ordonnance pour une monture ou des lentilles. La machine peut détecter certaines pathologies mais ne peut pas les traiter, comme la cataracte, le diabète ou l'hypertension.

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