La vie d'un étudiant lorrain est de plus en plus chère, c'est ce qui ressort d'une enquête de l'UNEF Lorraine. Parmi les points noirs listés par le syndicat étudiant : l'augmentation des frais d'inscription à l'université et le coût des logements à Nancy mais surtout à Metz, troisième ville la plus chère de France pour les étudiants.
Les comptes des étudiants risquent d'être souvent dans le rouge cette année. La précarité augmente en Lorraine et au vu de l'enquête sur le coût de la vie étudiante réalisée par l'UNEF pour cette rentrée, cela risque de ne pas s'arranger.
Un étudiant sur deux est obligé de travailler pour vivre et il a 40% de risques de plus d'échouer dans ses études.
Gautier Dardenne, secrétaire général de l'UNEF Lorraine
Premier enseignement de cette étude, l'augmentation des frais d'inscriptions : + 2,93% pour tous à l'université. Et des frais qui explosent pour les étudiants venus de l'étranger. Pour poursuivre un cursus en Lorraine, il leur faudra par exemple débourser : 2700 euros pour une licence et 3700 euros pour un master.
"Ce qui ressort de notre enquête, c'est que nous avons un gouvernement démissionnaire qui augmente la précarité étudiante avec des frais qui augmentent à l'université et une différenciation pour les étrangers. Avant, on pouvait obtenir une exonération des charges avec les universités mais elles ont désormais moins de marge de manœuvre" résume Gautier Dardenne, secrétaire général de l'UNEF Lorraine.
Au-delà des frais d'inscription, c'est le coût de la vie globale, qui avait déjà fortement augmenté l'an dernier, qui continue son ascension dans un contexte de forte inflation.
+4,96% à Metz
+2,31% à Nancy
+ 7,11% pour les loyers à Metz
C'est à Metz que les étudiants auront déboursé le plus cette année avec 628,80 euros de dépenses supplémentaires contre 292,80 euros pour Nancy. Et c'est le logement qui pèse le plus sur le budget des étudiants messins puisqu'il augmente cette année de 7,11%. C'est la hausse la plus importante du département, avec un triste record de 3ᵉ ville la plus chère de France pour les étudiants.
Dans l'agglomération nancéienne, le logement reste cher, avec un loyer moyen de 435 euros contre 467 à Metz. Au final, même si l'écart se creuse, la vie étudiante reste chère dans les deux villes. Pour payer ses factures, il faut ainsi débourser en moyenne :
1109,75 € à Metz
1081,50 € à Nancy
"C'est de plus en plus difficile de se loger car les prix du Crous augmentent eux aussi et qu'il manque de place dans ces structures étudiantes où l'on constate depuis des années un sous-investissement des pouvoirs publics. Certains se retrouvent à la rue ou doivent rester chez leurs parents si c'est possible. En ce qui me concerne, je n'ai pas les moyens de me payer un logement et je suis hébergé chez une amie dans un 17m2 ", explique le secrétaire général de l'UNEF.
Pour répondre à la demande, le syndicat étudiant demande la construction en urgence de 150 000 places en cité U dans l'hexagone.
Côté transports en commun, bon point pour Nancy qui voit leur coût baisser de 24,14% pour les étudiants non boursiers, une des baisses les plus importantes de France. Mais l'UNEF pointe néanmoins un service dégradé avec des bus trop peu nombreux et des campus parfois mal desservis.
Des sites délocalisés oubliés
Il n'y a pas que Metz et Nancy en Lorraine, neuf autres villes universitaires sont occupées par des étudiants malheureusement souvent moins bien lotis que les Nancéiens et Messins en termes de services.
Il n'y a par exemple pas de cité universitaire à Forbach, St-Avold, St-Dié-des-Vosges, Bar-le-Duc et Lunéville, donc pas la possibilité de candidater pour des logements moins coûteux.
Idem pour les restaurants universitaires pour Forbach, St-Avold, Bar-le-Duc et Lunéville. Les étudiants bénéficiaires ne peuvent donc pas profiter des repas à 1 euro, ce qui contribue à augmenter leur précarité.
Pour rappel, un étudiant sur deux ne fait qu'un repas par jour.
Une allocation autonomie pour les étudiants
Dans son étude, l'UNEF souhaite aussi dénoncer des bourses jugées insuffisantes. Échelonnées de 0 à 7, elles atteignent au maximum 633,50 euros.
"Il n'y a pas une ville de France où le coût de la vie étudiante est inférieur à 1000 euros par mois. Il manque donc toujours plusieurs centaines d'euros aux étudiants dont les parents n'ont pas les moyens et qui doivent travailler. C'est le cas d'un étudiant sur deux qui a 40% de risques en plus d'échouer dans ses études. C'est pour cela qu'à l'UNEF, on demande une allocation d'autonomie pour les étudiants, pour qu'ils ne soient pas pénalisés parce qu'ils sont obligés de bosser" précise Gautier Dardenne.
Depuis longtemps, l'UNEF propose en effet la mise en place d'une allocation autonomie pour les étudiants. Pour la financer, le syndicat propose que tous les Français cotisent via une nouvelle branche de la Sécurité sociale, directement sur leur fiche de paie comme pour les retraites. Cette allocation calculée en fonction du seuil de pauvreté serait de 1158 euros par mois.
Une proposition qui avait été reprise par le Nouveau Front Populaire aux élections législatives du mois de juin dernier.
Parmi les revendications locales du syndicat, on notera :
- Le plafonnement des loyers à Nancy et à Metz de façon urgente et
permanente. - La baisse des loyers dans les résidences du Crous et ceux du parc privé.
- La construction de Cités U sur les sites délocalisés de l'Université de
Lorraine et des Restos U. - La rénovation des Cités U de Monplaisir, Haute Malgrange et Vélodrome à
Nancy et de Bridoux à Metz. - La gratuité des transports en commun pour les étudiants à Metz, Nancy
et sur les sites délocalisés.