Le tribunal correctionnel de Metz a inscrit au rôle de ce jeudi une affaire de marchés truqués dans le BTP. Un dossier de "petits arrangements entre amis" qui semblait arranger tout le monde.
Ce sont onze chefs et dirigeants de sociétés ou de bureaux d'études qui se retrouveront à la barre du Tribunal de Grande Instance (TGI) de Metz, ce jeudi 15 mars 2018, pour y répondre d'une vaste affaire de marchés publics truqués.
Le principe était simple : les dirigeants de sociétés de BTP qui avaient l'intention de répondre à des appels d'offres publics organisaient des "réunions" dans des hôtels ou même au siège de certaines sociétés.
Lors de ces réunions, le but était de s'entendre sur les prix et les devis, de façon à éviter de se faire mutuellement concurrence.
Des pratiques évidemment réprimées par la loi.
58 marchés publics concernés
Et le système s'est étendu. Pont-à-Mousson, Saint-Avold, Sarreguemines...En tout, 58 marchés publics auraient été concernés par ces "petits arrangements entre amis".
Également mis en cause, au coeur du système, les dirigeants d'un bureau d'études qui auraient bénéficié des largesses des entreprises concernées !
L'enquête fait état de 60 000 euros de "cadeaux" : séjours en Parc d'attraction ou de détente, voyages et séjours, sommes en numéraire, abonnement au golf, et même jusqu'à la livraison de matériaux de BTP ou de travaux non facturés.
Jusqu'au jour où un entrepreneur de Behren-lès-Forbach donne un coup de pied dans la fourmillère, en 2009, en dénonçant les faits à au service de la Répression des Fraudes à Metz.
Aucun élu mis en cause...
L'enquête diligentée a ensuite permis de révéler ces pratiques douteuses qui conduisent aujourd'hui leurs auteurs devant le TGI de Metz.A noter que l'association "ANTICOR" s'est destituée de sa constitution de partie civile, estimant avoir à faire à une "parodie judiciaire".
L'association déplore que "les élus aient été curieusement épargnés" dans ce dossiers.