Industrie : les dossiers chauds de la rentrée, "on en a marre des promesses, on veut des actes"

La rentrée sociale s’annonce chargée en Moselle où plusieurs dossiers industriels restent en suspens. La situation de Gepor, filiale portuaire d’ArcelorMittal à Illange que le géant de l’acier veut vendre, inquiète toujours les salariés. Le sort de la centrale Emile Huchet à Saint Avold, l’une des deux dernières tranches à charbon de France, tarde à être éclairci entre les différents projets de biomasse, d’hydrogène et de gaz. Enfin, le rachat de l’usine sidérurgique Ascometal d’Hagondange par un fonds d’investissement doit être conforté par des commandes.

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Nova Metal. Le nouveau nom de l’usine d’Hagondange claque. "Nous aurons une nouvelle structure qui regroupera tous les sites français, avec un comité central d’établissement", explique Yann Amadoro pour la CGT, "mais nous sommes toujours en attente de la présentation du business plan, d’informations complètes sur les tranches d’investissements à venir, les ressources, et également le carnet de commandes, qui n’est pas très rempli jusqu’à aujourd’hui".

Après avoir soutenu le projet de reprise de leur usine par le fonds d’investissement britannique GreyBull, les organisations syndicales et les salariés veulent des mesures concrètes qui puissent acter le redémarrage industriel du site. "On va investir dans la production de lingots d’acier qui seront ensuite transformés en obus mais on aimerait savoir pour qui, et avec quels volumes", poursuit Yann Amadoro.

Seule certitude : le site a bien redémarré mardi 20 août 2024, après trois semaines d’arrêt d’été. Le gros point noir se situe au niveau des embauches nécessaires pour faire fonctionner l’aciérie et le laminoir : "il manque entre 40 et 50 personnes, surtout en production et en maintenance. Quelques ingénieurs également. Nous avons eu des départs, de salariés qui ne croyaient pas à la reprise, ou qui ne sont pas convaincus par le projet, il faut absolument les remplacer rapidement".

La centrale thermique en sursis

À Saint-Avold, les salariés de la centrale Émile Huchet avaient remué ciel et terre en juin pour obtenir de l’État qu’il tienne sa promesse d’aider à la reconversion de la tranche à charbon vers un projet de biomasse. Le site, propriété de GazelEnergie, a été bloqué par des grèves et des manifestations en juin, et n’a pas obtenu de réponses à ses inquiétudes en raison de la paralysie créée par les élections législatives et la vacance gouvernementale.

Le jeudi 18 juillet 2024, le groupe a présenté un projet alternatif de transformation en centrale à gaz, avec une unité de production de biogaz sur place. Estimé à 500 millions d’euros par l’industriel, GazelEnergie compte là aussi sur un soutien des pouvoirs publics pour maintenir son activité et ses emplois.

Thomas About, de la CFDT, voit d’un bon œil le projet : "on a déjà vu en Europe des centrales à charbon être transformées pour fonctionner au gaz, c’est une conversion souhaitable qui permettrait de rendre service au réseau". Le syndicaliste s’appuie sur une enquête du Sénat qui laisse la porte ouverte à cette opération pour sécuriser l’approvisionnement énergétique, et limiter la perte d’indépendance.

Après les grèves et les blocages, les salariés veulent maintenir la pression : "on a toujours prévu d’aller à la rencontre des nouveaux parlementaires pour leur expliquer nos positions. Pour l’heure, on rencontre la Direction générale de l’énergie et du climat le 29 août. Nous n’avons plus d’interlocuteur au niveau de l’État… on attend un nouveau gouvernement pour reprendre les discussions".

Le site emploie toujours 150 à 200 personnes, et indirectement plusieurs centaines. La dérogation de GazelEnergie permet au groupe de tourner au charbon jusqu’au 31 décembre 2024.

Bras de fer avec ArcelorMittal sur la maintenance portuaire

Les salariés de Gepor, filiale portuaire du géant de l’acier ArcelorMittal à Illange, se sont illustrés cet été par des blocages matinaux qui ont perturbé l’activité du groupe sidérurgique, mais également les frontaliers qui passaient par la vallée de la Fensch.

À l’appel de la CGT, ils s’opposent toujours à la cession de leurs activités à Illange à la société Energiserv, et veulent rester dans le giron ArcelorMittal : "on rencontre la direction le 27 août sur le volet social, parce qu’on est obligé de défendre l’avenir de nos salariés, mais on reste déterminé à empêcher la vente qui serait une catastrophe pour nos conditions de travail mais aussi pour notre propriétaire actuel et pour les autres activités portuaires", explique Luis de Freitas, délégué syndical CGT. Gepor emploie 27 personnes.

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