L’eau potable se perd souvent avant même d’arriver dans nos robinets. Elle se perd sous les trottoirs dans des canalisations qui présentent des fuites. Plusieurs techniques existent déjà pour les repérer. Depuis deux ans, il existe une nouvelle façon de faire, utiliser des chiens entraînés à détecter l’eau chlorée.
Ratatouille, un Malinois croisé, est en apprentissage. Kelly, un Border collie ; Kyrie, un Malinois ; Shanky le Beagle et la doyenne du groupe, Nina, un berger allemand, voilà pour les présentations de ces fins limiers à l’œuvre dans les rues de Metz Métropole depuis lundi 13 novembre et pour une semaine.
Ce sont des ex-chiens militaires entraînés à la détection de fuites d’eau sur les réseaux de canalisations. Comment ? Grâce à leur flair. Avec 200 millions de cellules olfactives, les chiens ont une capacité exceptionnelle pour détecter des odeurs indétectables pour l’homme. Dans le cas des fuites d’eau, c’est l’odeur du chlore qui est recherchée. Les deux maîtres-chiens qui travaillent avec ses chiens sont expérimentés. Ils sont de Marseille et utilisent cette technique depuis 2021.
"En plus de l'observation directe sur le terrain, la recherche est filmée", nous explique Sébastien Desanlis, directeur du Territoire Metz Thionville Veolia eau - Société Mosellane Des Eaux. "Quand le chien détecte une fuite, il marque un temps d'arrêt. Il se signale auprès de son maître-chien. La vidéo permet de vérifier les autres lieux où le chien a pu sentir quelque chose.
Ensuite, nos services vont prendre le relais pour déterminer l’ampleur et relayer les informations." Pour ce faire, il y a des personnes spécialisées dans l’écoute des sols. Avec leurs micros et leur casque sur les oreilles, elles peuvent identifier une fuite et donner des informations précieuses pour les services de Veolia et du Syndicat des Eaux de la Région Messine (SERM).
Depuis lundi 13 novembre, les cinq chiens ont détecté environ une dizaine de fuites par jour. L’expérience ne se fait pas au centre-ville où les odeurs sont trop nombreuses pour les canidés. Elle se fait dans des zones plus dégagées, entre deux communes de la métropole, là où les chiens peuvent suivre les canalisations sur plusieurs kilomètres.
Pour ces chiens, il s’agit d’un jeu. Comme pour les chiens qui travaillent à la recherche de drogue ou de poudre, ils ont été entraînés et ne demandent qu’à faire plaisir à leur maître-chien qui les récompense en retour.
À Metz, environ 14 % de l’eau potable n’arrive jamais au robinet. Ce qui est peu, comparé à d’autres métropoles. Et c’est pour diminuer encore ce chiffre que le SERM cherche des solutions.
Après les chiens renifleurs, l’Eurométropole s’apprête à tester les minirobots qui pourraient suivre certaines canalisations situées en hauteur dans les égouts.