Un septuagénaire est jugé ce lundi pour avoir qualifié de “bonobo” le joueur de basket-ball messin Loïc Akono lors d’un match opposant Charleville-Mézières à Metz.
Un homme de 73 ans est jugé aujourd’hui par le tribunal de Charleville-Mézières (Ardennes) pour avoir traité de “bonobo” le basketteur messin Loïc Akono, lors d’une rencontre de championnat de National 2, le 29 janvier dernier. Extrêmement choqué par ces propos racistes, le meneur messin de 35 ans avait alors quitté le terrain dans le troisième quart-temps du match opposant Charleville-Mézières à Metz (Moselle).
Quelques jours après cet épisode douloureux, Loïc Akono s’était longuement exprimé à ce sujet sur France 3 Grand Est. Face à lui, sur le banc des prévenus ce lundi 3 juillet 2023, un supporter de l’équipe de Charleville-Mézières jugé pour “injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion” et “provocation à la haine lors d’une manifestation sportive”.
L'entraîneur de l’équipe de basket messine, Yosri Bouallègue, espère une sanction exemplaire: “Cet incident a grandement affecté Loïc (Akono). J’attends un jugement d’une grande fermeté, j’espère que cela aidera Loïc à passer progressivement à autre chose. Il faut sanctionner cette personne et reconnaître que son comportement est inacceptable sur et en dehors d’un terrain”.
J’espère que ce jugement amènera tous les acteurs de notre sport à réagir rapidement et efficacement face à ces comportements
Yosri Bouallègue, entraîneur de l'équipe de basket-ball messine
L'entraîneur messin attend également une prise de conscience globale. “Comme la plupart des incidents qui sont considérés comme des faits divers, cela marque les esprits pendant quelques semaines puis progressivement, on retourne dans le quotidien sans qu’il n’y ait eu un réel impact pour éviter que cela se reproduise. La notoriété de Loïc a permis aux hautes instances de prendre connaissance de ce dossier, mais ce n’est pas un fait isolé. Cela existe malheureusement, et partout en France. J’espère que ce jugement amènera tous les acteurs de notre sport à réagir rapidement et efficacement face à ces comportements”, insiste Yosri Bouallègue.
Le basketteur Loïc Akono s’est quant à lui exprimé à la veille de l’ouverture du procès par le biais de son compte Twitter: “Bref demain se déroulera le procès de mon affaire à Charleville-Mézières. C’est bien la première fois que je me retrouve dans cette situation. Je ne sais pas du tout comment ça va se passer mais je vous ferai un update quand tout ça sera terminé”.
Le procureur a requis trois mois de prison avec sursis et trois ans d'interdiction de pénétrer dans une enceinte sportive. Le prévenu de 73 ans sera fixé sur sa peine le 24 août prochain.