TEMOIGNAGE. Victime de propos racistes, le basketteur Loïc Akono répond, "je veux que l'on soit intransigeant avec l'auteur des faits"

Qualifié de "bonobo" par un spectateur lors d'un match de championnat à Charleville-Mézières dimanche 29 janvier, le basketteur messin Loïc Akono a encore du mal à encaisser la violence des mots. Ce mercredi 1er février, il a choisi de revenir, pour France 3 Grand Est, sur cet épisode très déstabilisant dans sa vie de sportif.

Alors qu'il est à terre après une chute, Loïc Akono entend, ce dimanche 29 janvier 2023, un spectateur en tribune lui adresser un : "relève-toi, bonobo !" Une injure raciste lancée, en plein match entre l’Etoile de Charleville-Mézières et les Canonniers de Metz qui obligera le basketteur à quitter le parquet et à rentrer au vestiaire. Choqué, le joueur messin souhaite d'abord prendre du recul mais choisi finalement de s'exprimer, ce mercredi 1er février, pour dénoncer les faits.

Qu'est-ce qui vous a finalement décidé à prendre à parole ?

Dimanche, je me suis senti humilié, blessé au plus profond de moi-même. Je me suis demandé comment ça pouvait encore arriver en 2023. J'ai 18 ans de carrière et tout s’est toujours bien passé dans tous les clubs où j'ai été. Il y a des salles un peu plus chaudes que les autres forcément, mais je n’ai jamais eu à faire face à de tels propos ! Ce genre de choses, on le voit dans le foot, mais on ne le voit pas dans le basket. On ne peut pas dire que ça n’existe pas, mais à ce niveau-là, on ne l'avait pas réellement vécu. Alors les arbitres n'ont pas su comment réagir. Mon but aujourd'hui, c’est que tout le monde progresse, c'est-à-dire que la Fédération donne des consignes claires au corps arbitral pour savoir comment agir dans ces moments-là. Même chose pour les joueurs ou les officiels. Car on n'est pas à l'abri de quelqu'un qui viendrait déverser sa haine dans les salles et j'espère qu'à ce moment là on sera prêt à tous agir de la même manière.

Juridiquement, vous avez pris le temps de la réflexion ?

J'attendais des retours, notamment du président de la ligue et du dirigeant de mon club. Maintenant, je sais ce que j'ai à faire. J'ai décidé d'aller porter plainte dès demain (jeudi 2 février), avec le club. Je sais que la Ligue a entamé une procédure disciplinaire, que le procureur de Charleville-Mézières a entamé aussi une procédure (NDLR : le parquet a annoncé l'ouverture d'une enquête préliminaire pour "provocation à la haine dans une enceinte sportive").

Je veux qu'on soit ferme, cette personne-là n'a plus rien à faire dans les salles de basket et je veux qu'elle soit punie par la loi

Loïc Akono

Et que l'identité de l'auteur des faits est désormais connue. Si ce que j'ai entendu est avéré, il s'agirait d'un sponsor du club de Charleville. Donc je veux qu’on soit intransigeant, je veux qu'on soit ferme, cette personne-là n'a plus rien à faire dans les salles de basket et je veux qu'elle soit punie par la loi ! A partir de là, je pourrais passer à autre chose.

Comment envisagez-vous votre avenir désormais ?

Je vais surtout continuer à prendre beaucoup de plaisir sur le parquet. Il ne me reste que quelques mois à jouer, après c’est la retraite sportive pour moi. Je vais oublier un peu tous ces problèmes et puis voilà. Ce qui est sûr c'est que ça ne m'empêchera pas d'être avec mes coéquipiers sur le terrain dès le weekend prochain.

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