La France demande le rapatriement de Serge Atlaoui emprisonné en Indonésie depuis 2005, "c'est une joie mesurée"

Condamné à mort depuis 2007 pour trafic de drogue, le messin Serge Atlaoui est depuis en sursis. La France vient de demander officiellement son rapatriement en France après 19 ans passés derrière les barreaux. Ce père de quatre enfants de 60 ans a toujours clamé son innocence.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Serge Atlaoui va-t-il être transféré en France après avoir passé 19 ans de prison en Indonésie pour trafic de drogue ? Pour l'avocat du Messin qui a toujours clamé son innocence rien n'est joué mais les signes sont encourageants :

"Il ne faut pas se réjouir trop vite, pas question de crier victoire tant qu'il n’y a pas de transfert, il y a certes des signes d'espoir mais rien n’est encore résolu, il faut voir ce que les autorités indonésiennes décident", explique Richard Sédillot, spécialisé dans le droit international.

Le signe d'espoir, c'est la demande officielle faite par la France de rapatriement de Serge Atlaoui. 

"L’ambassade de France a remis une lettre du ministre français de la Justice au ministre indonésien de la Justice, datée du 4 novembre, contenant une demande de transfert du prisonnier français nommé Serge Atlaoui", a indiqué à l’AFP Yusril Ihza Mahendra, ministre indonésien en charge des Affaires juridiques et des droits humains.

Pour Alain Morvan, journaliste, membre du comité de soutien à Serge Atlaoui et ancien président d'Ensemble contre la peine de mort : "les conditions diplomatiques et légales étaient sans doute réunies pour que cette demande soit faite". L’évolution du code pénal indonésien a ainsi peut-être été un levier dans cette affaire. "On ne souhaite pas interférer dans les négociations en faisant des conjectures, mais l'espoir est bien là, on est heureux que ce processus soit enclenché", précise le documentariste.

Les proches du Messin parlent ainsi de "joie mesurée".

Arrêté en 2005 après la découverte de drogue dans l'usine où il travaillait, Serge Atlaoui, artisan soudeur originaire de Metz, marié et père de quatre enfants, avait été condamné à mort en 2007. Il était accusé d'être un chimiste par la justice indonésienne. Il devait être exécuté en 2015, mais sous la pression de la France et des soutiens de Serge Atlaoui, il est depuis en sursis. Il n'y a pas eu d'exécution en Indonésie depuis 2016. Serge Atlaoui a longtemps été détenu sur l'île de Nusakambangan, surnommée "l'Alcatraz" indonésien, dans le centre de l'île de Java. En 2021, il est transféré à la prison de Salemba à Jakarta, où il purge toujours sa peine aujourd'hui. 

Un courage constant

Richard Sédillot ne tarit pas d'éloges sur son client. "Malgré sa très longue période de détention, il fait preuve d'un courage exceptionnel, il fait preuve d'une très grande humanité et il continue à y croire".

Difficile d'en savoir plus sur le souhait des autorités indonésiennes qui pratiquent une politique sévère sur la détention et le trafic de drogue. L'ambassade de France n’a pas réagi pour l'instant. Si Serge Atlaoui était finalement rapatrié sur le sol français, impossible de dire pour l'heure s'il serait libre ou s'il devrait continuer à purger sa peine en France.

Pour Alain Morvan : "il paraîtrait logique qu'il soit libéré, d'autres libérations ont été possibles ailleurs, par exemple pour Florence Cassez après ses années de prison au Mexique" et de louer lui aussi "la force impressionnante de Serge Atlaoui qui a résisté à 20 ans dans un système pénitentiaire très dur et dans le couloir de la mort".

Le Messin et ses proches qui n'aspirent qu'à une chose, des retrouvailles.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information