Des salariés de la centrale à charbon Emile Huchet de Saint-Avold (Moselle) ont mené une action devant la préfecture de la Moselle. Ils réclament au gouvernement la tenue des engagements du président de la République sur la conversion de la centrale à la biomasse d'ici 2027.
Ils se sont donné rendez-vous devant la préfecture de la Moselle ce vendredi 3 mai 2024. Quelques dizaines de salariés de la centrale à charbon Emile Huchet de Saint-Avold (Moselle) ont décidé de mener une action pour réclamer au gouvernement la tenue des engagements d'Emmanuel Macron sur la conversion de la centrale à la biomasse d'ici 2027. "On est lâchés par le gouvernement", explique David George, cadre technique d'exploitation, entré à la centrale en 1998.
Le président de la République s'est engagé à mener une réflexion sur nos centrales, notamment la fin du charbon en 2027 puis une conversion à la biomasse
Thomas About, délégué CFDT GazelEnergie
"Le message à faire passer, c'est : cessez de nous tourner le dos, prenez-nous en considération", a expliqué à l'AFP Thomas About, délégué syndical CFDT pour GazelEnergie à la centrale Emile Huchet. "Le président de la République s'est engagé à mener une réflexion sur nos centrales, notamment la fin du charbon en 2027 puis une conversion à la biomasse, ne balayez pas tout d'un revers de main", a-t-il ajouté.
500 emplois menacés
Pour lui, le site "est en péril, c'est confirmé par Bercy", avec "des problèmes d'ordre politique, alors que la promesse d'Emmanuel Macron devrait primer sur toute dissonance cognitive des différents politiques. On doit aller en 2027, on doit convertir notre outil".
"Nous avons le combustible nous avons su faire, nous savons faire, c'est une promesse, faisons-le", insiste-t-il. Au total, avec les sous-traitants, la fermeture de la centrale, sans conversion à la biomasse, menacerait 500 emplois "dans un bassin déjà sinistré" en Moselle-Est.
Emmanuel Macron avait annoncé en septembre que la France sortirait du charbon "d'ici à 2027", en convertissant les deux dernières centrales du pays, celle de Saint-Avold et celle de Cordemais (Loire-Atlantique) à l'énergie renouvelable.
Le cabinet du ministre de l'Industrie Roland Lescure a indiqué à l'AFP que la sortie du charbon "n'était pas une option, mais un impératif qui serait effectif en France d'ici 2027" et que "le ministre travaillait actuellement aux conditions de mise en œuvre de cet engagement avec l'ensemble des parties prenantes". Les enjeux sont "à la fois techniques, économiques et sociaux", selon le ministère, qui précise que "l'objectif est et restera de bâtir un chemin pour une transition écologique et juste de ces exploitations charbonnées", ajoutant: "les travaux continuent". Outre le charbon, le projet d'implantation d'une usine de production d'hydrogène renouvelable et bas carbone sur le même site "bloque à Bercy parce qu'il est trop européen", selon M. About.
En signe de protestation, une vingtaine de salariés ainsi que des sous-traitants ont déposé des pellets de bois, combustibles utilisés en substitution du charbon pour préparer la conversion du site à la biomasse, devant la préfecture de la Moselle.
La tête de liste RN aux élections européennes, Jordan Bardella, est attendue en Moselle mardi 7 mai 2024. Il ira à la rencontre des salariés du site à Saint-Avold.