Depuis quatre ans, la représentante syndicale de 57 ans est menacée de licenciement par Biogroup Lorraine. Malgré une première procédure invalidée par la justice, Valentine Costa vient à nouveau d’être convoquée par sa direction à Metz, en Moselle, en vue d’une seconde procédure de licenciement pour "agissements inappropriés".
L'avenir de la déléguée FO de Biogroup Lorraine est toujours incertain. Jeudi 17 octobre 2024, Valentine Costa était, une nouvelle fois, convoquée par son entreprise à un entretien préalable en vue d’un licenciement. La direction lui reproche des "agissements inappropriés". Ses soutiens se mobilisent et dénoncent une "volonté de répression syndicale".
Le feuilleton judiciaire continue
Le bras de fer entre les deux parties, qui dure depuis plusieurs années, semble parti pour durer. L’inspection du travail, le ministère du Travail et le tribunal administratif de Strasbourg (Bas-Rhin) ont déjà rejeté une première procédure de licenciement à l’encontre de Valentine Costa mais la direction de Biogroup Lorraine maintient sa position. Le groupe de laboratoires a fait appel de la décision devant la cour administrative de Nancy (Meurthe-et-Moselle) et enclenche, en parallèle, une seconde procédure pour la congédier.
C’est de l’acharnement, il n’y a pas d’autres mots
Valentine Costa, déléguée syndicale FO chez Biogroup Lorraine
Jeudi 17 octobre au matin, après une heure d’entretien avec sa direction au sein du laboratoire Biogroup de Metz (Moselle), Valentine Costa ressort déterminée. "À un moment, c'est stop. Ça n’est plus vivable. Ils n’ont jamais eu gain de cause alors qu’ils ont fait appel sur appel. Le ministère du Travail a estimé que leurs accusations étaient liées à mon mandat syndical. C’est de l’acharnement, il n’y a pas d’autres mots", lâche la salariée de 57 ans.
Il y a une volonté de répression syndicale, d’étouffement de l’action militante
Alexandre Tott, secrétaire général de l'union départementale FO en Moselle
Valentine Costa est entourée de plusieurs salariés de Biogroup Lorraine venus l’encourager. Parmi les soutiens présents, Alexandre Tott, secrétaire général de l'union départementale FO en Moselle. "La première procédure n’est même pas terminée qu’une deuxième fois, la direction du groupe engage une procédure de licenciement contre de Valentine. Il y a une volonté de répression syndicale, d’étouffement de l’action militante. On ne peut pas laisser passer ça", insiste le syndicaliste.
Valentine est une militante engagée, uniquement motivée par la défense des droits des salariés et à la pointe du combat syndical pour dénoncer l’absence de partage des profits réalisés par le groupe Biogroup
Communiqué Force Ouvrière
Dans un communiqué, Force Ouvrière exige un arrêt immédiat de la nouvelle procédure de licenciement engagée par Biogroup Lorraine : "Une nouvelle fois, la direction de Biogroup Lorraine tente d’intimider notre déléguée syndicale, en la convoquant à un entretien préalable en vue d’un licenciement pour de prétendus "agissements inappropriés", avec mise à pied immédiate et interdiction de se présenter sur son lieu de travail, ce qui est contraire à la loi (...) Valentine est une militante engagée, uniquement motivée par la défense des droits des salariés et à la pointe du combat syndical pour dénoncer l’absence de partage des profits réalisés par le groupe Biogroup".
Vendredi 18 octobre 2024 en fin d’après-midi, les élus du CSE de Biogroup Lorraine se sont opposés à l’unanimité au licenciement de Valentine Costa et ont demandé l’arrêt immédiat de sa mise à pied à titre conservatoire (sans salaire), sans réponse de la direction. Également contacté par France 3 Lorraine, le groupe s’est refusé à tout commentaire pour le moment. Si le licenciement de Valentine Costa est prononcé, le syndicat FO n'exclut pas de porter plainte contre Biogroup Lorraine.
Biogroup est un regroupement de laboratoires de biologie médicale qui compte 11.000 collaborateurs répartis sur plus de 1500 laboratoires en France et à l’international.