Mardi 24 novembre, l’association Welfarm a lancé une campagne de sensibilisation pour stopper la castration des chapons. Elle juge cette technique archaïque et souhaite son interdiction en France.
Le chapon est un coq castré lorsqu’il est jeune. Un geste qui donne une chair de meilleure qualité et une volaille plus grosse qu’un poulet. En France, trois millions de chapons sont vendus tous les ans pour les fêtes de Noël.
Boycotter le chapon
“Noël sans chapon” c’est le nom de la campagne lancée le 24 novembre 2020 par Welfarm, association installée à Metz et qui lutte pour le bien-être animal. A l’origine de cette campagne, la castration des jeunes coqs : "La technique consiste à inciser l’abdomen du jeune coq et à prélever ses testicules. Ce qui nous pose problème, c’est que les coqs soient castrés à vif, sans anesthésie et sans être recousus après l’intervention", explique Pauline Di Nicolantonio, chargée de campagne chez Welfarm.
Ce qui nous pose problème c’est que les coqs soient castrés à vif sans anesthésie.
La campagne contre l’élevage de chapon sur la page Facebook de Welfarm :
Sur son site, l’association invite donc les consommateurs à boycotter l’achat des chapons pour Noël. "Les consommateurs doivent savoir que les chapons de Bresse par exemple sont mis dans des petites cages en bois, que l’on appelle des épinettes, un mois avant d’être abattus. Parfois maintenus dans le noir afin d’être engraissés, on les dégriffe pour éviter qu’ils ne se blessent", précise Pauline Di Nicolantonio.
D’après l’association Welfarm le taux de mortalité dans les élevages de chapons en France serait de 6%, le double de celui des poulets, à cause de la castration.
Un élevage respectueux de l’animal
Guillaume Triveillot est producteur de volailles à Lorry-Mardigny (Moselle). La ferme du grand pré ce sont 30 ares pour 600 chapons soit cinq mètres carrés par volatile. “Mes chapons sont en liberté pendant les six mois d’élevage, je ne les mets pas en cage”, précise Guillaume Triveillot qui vient de commencer l’abattage pour vendre sa production.Sur la question de la castration, Guillaume Triveillot est clair : "Je fais appel à un maître chaponneur pour castrer les jeunes coqs, il pratique une incision de cinq millimètres qu’il referme avec un spray anesthésiant. Ici il n’y a rien de barbare, nous faisons attention à la qualité de vie des animaux. Un animal maltraité ne donnera pas de la bonne viande. Je m’impose des normes plus drastiques que le bio, je ne soigne mon élevage qu’avec des vermifuges homéopathiques".Ici il n’y a rien de barbare, nous faisons attention à la qualité de vie des animaux.
Sur la ferme des grands prés, le taux de mortalité ne dépasse pas 3%, que ce soit pour les chapons, les poulets ou les dindes.
"C’est plutôt la question de l’élevage industriel qui se pose, par exemple moi je donne du lait de vache pour nourrir les chapons pendant quatre semaines avant l’abattage, 120 litres par jour pendant 30 jours alors que d’autres se contentent de lait en poudre. Je pense qu’on doit produire moins pour manger mieux", tient à ajouter Guillaume Triveillot.C’est plutôt la question de l’élevage industriel qui se pose.
Le chapon, une tradition
L’histoire raconte que le chapon a été créé par les romains.Pour détourner une loi interdisant plus d’une poularde par banquet, ils décidèrent de castrer un jeune coq qui deviendra un chapon.
L’association Welfarm milite pour que le gouvernement français interdise cette tradition vielle de 2.000 ans. En Europe, la Belgique a banni cette pratique il y a 20 ans mais elle autorise l’importation des volailles françaises.