En France, il existe 200 "Cigales". Ces clubs associatifs accompagnent et financent la création de petites entreprises dans le domaine de l’économie sociale et solidaire. A Metz, le club recherche de nouveaux membres pour soutenir des projets locaux.
Par Cigales il faut comprendre : Club d’Investisseurs pour une Gestion Alternative et Locale de l’Epargne Solidaire. Né dans les années 80, le mouvement des Cigales permet à des citoyens bénévoles d’accompagner celles et ceux qui se lancent dans la création d’entreprise.
Le fonctionnement d’un club
Pour exister, un club Cigales doit compter entre 5 et 20 membres bénévoles. Ils adhèrent pour une période de cinq ans renouvelable une fois.L’objectif du club est double :
- Les membres abondent un fond collectif tous les mois (20 euros en moyenne). Ce fond permet d’aider certains projets via des prêts à taux zéro, c’est une épargne solidaire.
- Les porteurs de projets qui sollicitent le club sont épaulés tout au long de la création de leur entreprise.
Le club messin
En quatre années d’existence le club messin Cigales m’était compté a soutenu quinze projets et financé huit d’entre eux : "Nous décidons collectivement du choix des projets, les sommes prêtées vont de 1.000 à 4.000 euros. C’est une petite partie de certains budgets mais cela permet d’aller voir les banques avec la caution d’un club, c’est un atout pour augmenter sa capacité d’emprunt" explique Christian Rulliez, gérant du club messin.Les Pains Vagabonds, boulangerie, la Conserverie Locale, entreprise de transformation des invendus alimentaires ou encore Ecopattes, association de promotion et de développement de l'écopâturage sont des exemples de structures accompagnées en Moselle.Nous décidons collectivement du choix des projets, les sommes prêtées vont de 1.000 à 4.000 euros.
Autre volet d’intervention des cigaliers, apporter conseils et expertise auprès des créateurs d’entreprises : "Nous remettons parfois en cause certains projets pas assez aboutis mais généralement nous sommes là pour rassurer et conseiller. Avant ma retraite j’accompagnais des créations d’entreprises, nous avons aussi un comptable parmi nos membres, de quoi lever les doutes des futurs entrepreneurs" précise Christian Rulliez.
Du pain bio grâce aux Cigales
Xavier Moreau a installé sa boulangerie bio à Gorze (Moselle) il y a trois ans. Les Pains Vagabonds proposent du pain bio au fournil et sur les marchés mosellans.Ici le marché de Metz :
L’ancien responsable de maintenance dans la métallurgie a été accompagné par Cigales m’était compté : "j’avais terminé ma formation et monté mon business plan mais il fallait emprunter 120.000 euros. Avec mes deux parrains du club, nous avons travaillé sur des arguments forts pour convaincre les banques" raconte Xavier Moreau avant d'ajouter : "Finalement j’ai obtenu ce prêt et le club y a ajouté 2.000 euros".
Avec mes deux parrains du club, nous avons travaillé sur des arguments forts pour convaincre les banques
A Metz on a besoin de nouveaux membres
Le club messin compte dix membres actuellement, des retraités et des actifs entre 35 et 50 ans. En janvier 2021, il arrivera au terme de son premier exercice de cinq ans et souhaite recruter : "On a besoin de nouveaux membres, nous lançons un appel aux citoyens qui ont une âme d’entrepreneur cachée ou qui ont simplement envie de donner un coup de pouce à des porteurs de projets. Chacun peut se mobiliser dès aujourd’hui pour agir positivement sur l’économie locale, surtout dans un contexte de crise" lance Christian Rulliez, gérant du club messin.Si vous souhaitez devenir membre ou si vous avez un projet de création d’entreprise, vous pouvez contacter le club messin à l’adresse suivante : loragir@gmail.com
Les principes de l'économie sociale et solidaire
Les Cigales financent des projets issus de l’économie sociale et solidaire, un concept dont le cadre juridique a été renforcé par la loi du 31 juillet 2014.
L'économie sociale et solidaire englobe un ensemble d'entreprises organisées sous forme de coopératives, mutuelles, associations, ou fondations. Leur fonctionnement est fondé sur un principe de solidarité et d'utilité sociale.
Ces entreprises adoptent des modes de gestion démocratiques et participatifs. Elles encadrent strictement l'utilisation des bénéfices qu'elles réalisent : le profit individuel est proscrit et les résultats sont réinvestis. Leurs ressources financières sont généralement en partie publiques.
En 2019, l'Observatoire national de l’ESS indique que l'économie sociale et solidaire représente 2,4 millions de salariés, soit 14 % de l’emploi salarié privé. Les entreprises de l'ESS ont créé 71 100 emplois entre 2010 et 2018.