Victimes collatérales du conflit social en cours, les structures hôtelières proches des gares enregistrent depuis début décembre 2019, une baisse notable des réservations. Une activité en berne qui met à mal un certain nombre d'entre elles, notamment à Metz. Etat des lieux en cette mi-janvier.
En Moselle, notamment à Metz, le conflit social en cours fait pas mal de victimes collatérales.
En particulier les structures hôtelières proches des gares qui, depuis début décembre 2019, enregistrent une baisse importante des réservations.
A deux pas de la gare, visible depuis les chambres de son établissement, le gérant de l’Hôtel Moderne a déjà fait ses comptes ce lundi 13 janvier 2020. Il enregistre depuis le début du mois décembre une baisse de 15 à 30 % de ses réservations, avec des annulations en cascade qu'il attribue à la situation sociale et notamment à la grève des transports ferroviaires. "Les gens ont besoin de sécurité dans leurs déplacements, que ce soit le voyageur professionnel ou le touriste", explique Benoit Caillard.
Ils veulent être sûrs d’arriver à bon port, à la bonne heure et d’avoir la connexion avec un transport.
- Benoit Caillard, gérant de l'Hôtel Moderne
"Compte tenu de la situation actuelle, ils évitent le voyage ou reportent leur réunion de travail. Ce n’est pas bon pour les affaires."
Situation contrastée
L'Hôtel Moderne est loin d'être un cas isolé dans le quartier gare. Il en est de même au Comfort Hôtel.
J'ai enregistré 15% de réservation en moins.
- Jérôme Charles, directeur du Comfort Hôtel Cecil Metz Gare
"Concrètement, on espère que le mouvement social trouve un terme favorable pour toutes les parties et que l'activité économique puisse reprendre normalement", précise-t-il.
Pour Jerôme Charles, les conséquences de la mobilisation des gilets jaunes fin 2018 et les grèves contre le projet de réforme des régimes de retraites en 2019, pourraient impacter au final lourdement la destination France en général et Metz en particulier.
Mais tous les hôteliers n'enregistrent pas de pertes. Les plus touchés sont les indépendants, les plus petits hôtels et ceux situés à proximité des gares. Alors l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie (UMIH) sonne l'alarme.
Son vice-président pour la Moselle, Christophe Thiriet explique attendre les chiffres concrets de la profession. "Notre bureau national a déjà interpellé les politiques pour les sensibiliser à cette situation et permettre de trouver des solutions."
La défense des droits légitimes de certains ne peut pas être la source de la mort économique de toute une profession.
- Christophe Thiriet, vice-président UMIH Moselle
Les hôteliers espèrent désormais des aides financières et des reports de charges à l'issue du bilan national en cours de réalisation.