Ils sont plus de 200 et ne sont pas bénévoles comme les volontaires du Grand Est Mondial Air Ballons. Eux sont salariés d'entreprises intervenant sur le site. Et même s'ils sont moins visibles, ne portant pas le gilet blanc de l'organisation, ils sont tout aussi indispensables à son bon déroulement.
450 personnes sont nécessaires en amont, pendant et après le Mondial Air Ballons.
Aux côté de la quinzaine de membres de l'organisation et des 200 volontaires, plus de deux cent autres personnes sont présentes pour préparer, installer, faire vivre et assurer le démontage de l'événement et de ses structures. Ces dernières sont des salariés de diverses entreprises qui interviennent sur des périodes plus ou moins courtes, toutes supervisées ou en lien avec l'un des membres de l'organisation.
Nous avons, ce jeudi 1er août 2019, rencontré quelques-uns d'entre-eux pour faire entrer dans la lumière ces acteurs de l'ombre que le public ne croise jamais, ou presque.
Jean-Pierre, secouriste
La sécurité et la prévention c'est l'un des pôles les plus important du dispositif du Mondial Air Ballons. Et il comporte plusieurs acteurs. Parmi eux Jean-Pierre Millet, il est le chef des secouristes présents sur place. Tous sont issus de la section meusienne de la fédération française des sauveteurs-secouristes. Selon les jours, leur effectif varie de dix à vingt-deux personnes qui vivent et dorment sur le site 24 heures sur 24.Au menu, un point fixe dans le hangar 810 pour accueillir tous ceux qui en ont besoin, qu'il s'agisse d'un simple bobo ou d'un traumatisme plus grave. En parallèle des équipes mobiles parcourent le site de la manifestation, prête à réagir au moindre appel radio. L'une d'elle, composée de deux personnes, tourne même en permanence la nuit.
Ce secours à personne est réalisé dans l'enceinte de l'aérodrome mais également dans un périmètre proche, sur demande des pompiers. Pour Jean-Pierre et son équipe, le "secours à personne" s'accompagne également depuis trois ans, d'actions de formation aux premiers secours pour les volontaires.
L'objectif, est que ceux-ci soient capables d'intervenir pour prodiguer les premiers gestes sur un blessé.
Cette année, cinquante jeunes ont bénéficié de cette initiation leur permettant d'apprendre à réagir en cas d'urgence vitale: hémorragie, étouffement ou encore arrêt cardio-respiratoire.
Depuis vendredi dernier, nous comptabilisons 88 intervention, surtout de la bobologie.
- Jean-Pierre Millet, FFSS55
Le lieutenant Vincent Poesy est chargé de coordonner les interventions éventuelles avec les centres de secours de Chambley, Thiaucourt et Jaulny.
Matthias, agent de sécurité
Une quarantaine d'agent de sécurité, issu pour la plupart de la société mosellane Hexagone, interviennent dans le périmètre de l'aérodrome de Chambley Planet'Air pendant la durée du Grand Est Mondial Air Ballons."Nous sommes souvent les premiers en contact avec les spectateurs", explique Matthias. "Il faut donc avoir à l'esprit que notre action principale c'est la communication, sensibiliser, expliquer pourquoi ce passage est autorisé, celui-là interdit, que tel badge permet ou pas telle action, renseigner sur la localisation recherchée: boutique, podium, WC ou encore les lieux d'observation des ballons."C'est un grand défi à relever: filtrer, prévenir et sécuriser le site, ses acteurs, son public.
- Matthias Ari, responsable des agents de sécurité
"J'ai l'anecdote d'un exposant qui avait placé un parasol au milieu de l'allée principale. Il a fallu lui expliquer le danger potentiel que représentait cet objet au milieu de la foule, en faisant preuve de pédagogie. Jusque-là, nous avons relevé le défi et ça se passe très bien avec tout le monde. Les gens s'arrêtent souvent auprès de nos agents pour discuter et avec les forces de l'ordre, nous travaillons main dans la main."Le plus délicat, ce sont les comportements humains inadaptés et les incivilités.
- Matthias Ari
En plus des agents de sécurité, de nombreux militaires sont présents à Chambley. Tous viennent du secteur proche et sont encadrés par deux cadres de la Gendarmerie Nationale. A ces douze militaires s'ajoutent une quinzaine de réservistes, deux motards et des gendarmes en civil qui patrouillent dans la foule
Thomas, électricien
C'est la deuxième fois que Thomas, chef électricien intermittent du spectacle de 35 ans, participe au Mondial Air Ballons.Il fait partie de l'équipe "régie" dirigée par Denis Buron-Pilâtre, le frère de l'organisateur. Lui et trois autres intervenant d'une entreprise lilloise ont posé environ quatre kilomètres de câbles de toute taille. L'objectif est d'apporter la source d'énergie nécessaire aux multiples activitéw éphémères du site, celles qui n'ont lieu que pendant le temps de la manifestation.
Ce travail a pris cinq jours pleins, du 15 au 20 juillet dernier. Depuis Thomas est seul pour régler les derniers détails et tous les aléas qui peuvent intervenir pendant la manifestation.
Et la demande est variée:
Si vous croisez le jeune homme sur le site ce sera certainement lorsqu'il traversera la foule juché sur son skate-board électrique, son skate d'intervention rapide (SIR), "le moyen le plus simple d'aller vite d'un point à un autre dans la zone piétonne. Mais j'ai également une camionnette, remplie de matériel pour les plus grosses interventions."Il y a ici deux simulateurs de vol, des toilettes et douches en algéco, dans la zone public et le camping, des structures gonflables, des restaurateurs ou encore des glaciers. Et tous ne demandent pas la même puissance.
- Thomas, électricien
Pour Thomas jusqu'à présent, après un premier week-end tendu, ce Grand Est Mondial Air Ballons s'est pour l'instant révélé finalement plutôt calme. Ce qui lui a permis de suivre tous les envols et même de faire un petit tour en montgolfière. Et s'il est revenu cette année et compte bien poursuivre l'expérience dans deux ans, c'est pour Philippe et Aline, les organisateurs. Je fais toute l'année de nombreux autres festivals. Là-bas, chacun est dans son coin, les artistes ne côtoient pas les techniciens."
Ici c'est différent, il y a une vraie bienveillance entre chacun. Ici je trouve un sens à ce que je fais.
- Thomas