Mondial Air Ballons : tout premier vol pour tous pour l'édition 2019, pour la Montgolfière MOSL et pour nous aussi

Journée météo agitée ce samedi à Chambley. Mais comme hier soir, vendredi 26 juillet, un envol de masse, le 2e, a marqué cette 16e édition du Grand Est Mondial Air Ballons. La veille c'était également le premier vol de MoSL, le nouveau ballon de la Moselle et le baptême de deux de nos journalistes.

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A la différence d'hier soir vendredi, pas d'envol de masse ce samedi 27 juillet au matin. En cause, un ciel gris-bleu et des nuages bas: "ça sent clairement la pluie, voire l'orage. Nous n'aurons peut-être pas les gouttes, mais le vent lui est bien là".
Pour ce pilote lorrain comme pour ceux qui, à 6h se sont rendus au briefing matinal, la cause était quasi entendue avant même de pénétrer dans l'immense Hangar G de l'aérodrome de Chambley Planet'Air.
Trop de vent, trop de rafales, trop de risque.
Le deuxième envol de masse de cette 16e édition du Grand Est Mondial Air Ballons a donc eu lieu ce samedi soir. Et vous avez pu le vivre en direct sur notre site internet.

MoSL s'envoie en l'air

"C'est un ballon lorrain, de la région Grand Est bien-sûr mais d'abord lorrain et mosellan. il a été fabriqué à Delme, chez NMA, la Nouvelle Manufacture d'Aérostation. Ils fabriquent nos ballons et les entretiennent par la suite".
C'est la deuxième fois que ça lui arrive dans sa vie de pilote à Denis Martignon.
Le tout premier vol d'une montgolfière. La première fois c'était pour l'emblème d'une région aujourd'hui disparue, sa Lorraine. Pour le tout premier vol de masse de ce seizième Mondial Air Ballon ce vendredi 27 juillet 2019. Il est fier de nous faire monter à bord de MOSL le tout nouveau symbole du département (ne dites jamais 57 mais M.O.S.L, pour "Moselle Sans Limite", à prononcer Moselle (une évidence enfin) , tout frais, tout neuf et toutes en couleurs punchy et un brin "girly" comme disent les instagrameurs. Le buzz assuré.

Premier vol pour MOSL et un départ sur les chapeaux de roues

En 20 minutes tout est prêt. Une fois la température du soir tolérable, sans risque pour les toiles de parachutes gonflées à l'air chaud constituant l'enveloppe de la montgolfière et le vent apaisé, hop le plus grand tête la première dans la nacelle et top départ. 
Bon cette fois pas de fioriture. 
Denis Martignon ordonne aux trois autres passagers de se ruer également dans la fragile cabine en osier. Le vent est revenu. On doit très vite prendre de la hauteur. On parlera consigne de sécurité et grande explication du style "un masque à oxygène tombera devant vous, placez-le sur votre visage en respirant normalement" attendra l'après décollage.Moi petit terrien blasé des vols intérieurs sur A320, presque prêt à signer une pétition pour ne plus entendre
"BNC aux portes, vérification des toboggans et des portes opposées"
Là, j'ai une trouille bleue. Petit roseau à peine pensant me voilà dans un tout ridicule et fragile panier en osier soutenu par un miracle : de l'air juste un peu plus chaud que la température extérieure et pis c'est tout. 

Mon stress se lit comme dans un livre ouvert. Denis veut lever toute nos angoisses, une fois le décollage assuré. "Bon, question sécurité jamais vous ne touchez à cette grande corde, quand il y a un risque de choc, vous avez ces poignées  en corde accrochées à l'intérieur de la nacelle, et pour l'atterrisage vous pliez bien les genoux quand on touche le sol".

C'est tout capitaine ? Pas de gilets de sauvetage cachés sous "le siège devant vous", pas de signal lumineux éclairé au sol vers les sorties de secours, pas de sifflet si on tombe à l'eau, pas de destination assurée, on vole là nez au vent.  Point.
10 minutes passent. Nous ne sommes plus ballons contre ballons comme à la sortie de la base de Chambley, avec une priorité au ballon en dessous de vous "car il ne nous voit pas". Une fois la peur du vide maîtrisée, j'ai le temps d'observer le pilote. Dans les faits, il est le maître des fondamentaux de l'aéronautique. 

À lui d'anticiper, de ressentir les masses d'air, à lui d'observer le sens du vent sur les cimes des arbres, à lui d'envoyer de l'air chaud avec ses brûleurs au gaz au bon moment en fonction de son objectif et du relief. Bref 45 minutes d'intense concentration pour faire durer le plaisir du vol. 

Le bonheur est à tous les étages. Joie de ne pas faire de bruit, d'être juste cette belle ombre qui fond sur le relief et les maisons. Les chiens aboient, les enfants sourient et nous lancent des coucous. Les vieux retrouvent un bonheur de vivre visible et la Lorraine est belle à en chialer. Les villages rues brûlés par les sécheresses caniculaires à répétition s'illuminent. Les hérons sont surpris à chasser le poisson. Les poules ont peur d'un coup de ces étranges oiseaux flamboyants avec des homo sapiens retrouvant la joie de vivre au rythme de l'air et du vent. 
Comment, il faut déjà en finir et atterrir ?
Moi, j'étais prêt à pousser jusqu'à Metz pour une visite vue du ciel de Saint-Etienne. 4,3,2,1 "n'oubliez pas de plier les genoux" et nous revoilà au milieu d'un champ de céréales fraîchement moissonnées. L'assistant du pilote est déjà là. Il nous a visuellement suivi pendant toute la durée du vol pieds au plancher de sa camionnette. On se lève tous pour ramasser la toile tout juste refroidie de son échappée et hop dans un sac géant. Du bel ouvrage cette voile mosellane cousue en une seule fois et en une seule pièce. Cocorico ce savoir faire français -deux fabriquants dans l'hexagone- rivalisent avec les maîtres britanniques en la matière. 
Mosl a bien rempli sa mission. Le ballon saura sans nulle doute faire briller son nom poussé par tous les vents du monde.
Toutes ces premières fois n'auront finalement fait qu'une seule chose : enregistrer là au fond de nos iris les plus beaux des souvenirs. Étant cette somme de souvenir, nous n'avons plus qu'un seul désir. Recommencer encore une fois.

Mon baptême

Je suis le deuxième cobaye. Ma mission, tester pour vous le vol en ballon.
Jusqu'ici, tout va bien. Voilà mon pilote, Uwe Schaefer. Ce vrai aventurier allemand au large sourire fait voltiger ces mystérieux engins depuis dix ans. Même si je sais qu’il est très expérimenté et qu'il a traversé le monde de la Laponie aux déserts d'Afrique à bord son ballon, je ne peux m’empêcher d’avoir une certaine appréhension. 
La jupe, la partie base de l'enveloppe, prend légèrement feu pendant le gonflement de l'appareil, à cause du vent et de la sécheresse des sols lorrains. L'espace d'un instant, divers scénarios-catastrophe traversent mon esprit. C'est trop tard pour fuir, on me crie de "sauter dans la nacelle". Me voilà coincée avec mes compagnons de fortune dans ce fragile objet volant. 
Le décollage est un peu sportif, la nacelle tangue allègrement. Après quelques secondes, je réalise enfin ce qu'il m'arrive. Une fois en l’air, le calme revient. Je me sens presque sereine.
Aux alentours, une soixantaine d’autres montgolfières s’agite lentement dans les airs. Le spectacle est à couper le souffle. Depuis le ciel, nous avons une vue imprenable sur le coucher de soleil.
Un aperçu ci-dessous de cette expérience fanstatique :
Tout est parfait, à un détail près : les brûleurs chauffent très fort au dessus de ma tête. Je crains de ressortir de cette montgolfière le crâne brûlé, avec une belle tonsure en guise de souvenir.
Au bout de vingt-cinq minutes, nous nous posons dans un champ. La tension redescend enfin... et j'ai toujours des cheveux.
Je me sens un peu fière mais surtout chanceuse d'avoir vécu une telle expérience. Je repars avec une seule envie, celle de recommencer ! 
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