Francis Mer est décédé à l'âge de 84 ans. Il a été ministre de l'Économie, des Finances et de l’Industrie entre mai 2002 et mars 2004 sous la présidence de Jacques Chirac. En Lorraine, il a été dirigeant de Pont-à-Mousson, directeur de la branche "canalisations et mécanique" du groupe Saint-Gobain et PDG d’Usinor-Sacilor (aujourd’hui ArcelorMittal).
Francis Mer est décédé, le 1ᵉʳ novembre, à l'âge de 84 ans. Il a été ministre de l'Économie, des finances et de l’Industrie dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin sous la présidence de Jacques Chirac entre, mai 2002 et mars 2004.
Diplômé de l’École polytechnique en 1959 et de l’École des Mines, Francis Mer commence sa carrière dans l’administration avant de rejoindre Saint-Gobain Pont-à-Mousson en 1970 comme responsable du plan puis gravit les échelons du groupe. Il était directeur général de Pont-à-Mousson en 1982 (aujourd’hui Saint-Gobain PAM Canalisation). Ce ne sera pas son seul poste en lien avec la Lorraine.
En 1986, il devient PDG d’Usinor-Sacilor dont il a réalisé la fusion. Il restructure l’entreprise et organise sa privatisation. L’entreprise devient un des leaders mondiaux du secteur.
La mondialisation en marche
"Si nous voulons réussir, nous devons choisir les métiers à développer et le faire au niveau mondial. La concurrence est très forte.
Francis Mer, PDG d'Usinor en 1998
En janvier 1992, lors d’une conférence de presse, Francis Mer se veut optimiste et pourtant, il annonce qu’Usinor a perdu 3 milliards en 1991. Et dans la foulée, il évoque la suppression de 8.000 emplois dans le groupe Usinor-Sacilor sur trois ans. Concernant la région lorraine, il explique :
"La Lorraine s’en sort mieux que la moyenne française. La dégradation de l’emploi est plus faible en Lorraine. Ce qui montre que la Lorraine n’est pas si oubliée, par le reste de la collectivité, qu’elle veut bien le dire. Les décisions ont été prises. Le futur est clair : des investissements et des reclassements. La sidérurgie lorraine a besoin pour vivre, de continuer à évoluer. Mais cette évolution ne veut pas dire disparition."
Octobre 1998, la vente annoncée des filiales d’Usinor vient assombrir un peu plus les perspectives pour la sidérurgie en Lorraine. Le groupe veut se spécialiser dans les aciers plats.
"Si nous voulons réussir, nous devons choisir les métiers à développer et le faire au niveau mondial. La concurrence est très forte. Nous ne pouvons plus le faire dans tous les métiers en même temps."
En Lorraine, 3.300 salariés sont alors concernés par ce "recentrage". Édouard Martin, secrétaire général CFDT métallurgie en 1998, explique lors d'un reportage de l'époque : "Le dernier exemple en date, c’est TrefilEst qui a quitté le groupe. Un an après, on fermait l’installation, car le repreneur avait pour seul objectif de garder le carnet de commandes."
Encore une fusion en 2001
Le 19 février 2001, la fusion Usinor-Arbed-Aceralia est officiellement annoncée. Arcelor est née. C'est le nouveau numéro 1 de l’acier. "110.000 salariés au total et 45 millions de tonnes d’acier par an", c'est en tout cas la promesse diffusée dans une vidéo de présentation de ce nouveau géant de l'acier.
Francis Mer veut y croire : "Il est incontestable que ce métier a besoin de prendre une dimension mondiale, non seulement sur le plan des outils et du nombre de tonnes ou sur le plan d’une stratégie permettant de répondre aux attentes de nos clients qui, eux aussi, se mondialisent."
À Florange où 200 sidérurgistes suivent la conférence en direct sur un écran géant, le doute s'installe. Pour la CFDT : "la filière à chaud est menacée".
Arcelor absorbé par Mittal en 2006
Si j’étais resté aux manettes, l’histoire n’aurait pas été celle-là"
Francis Mer lors d'une interview en 2011
En 2006, Arcelor tombe dans les mains de Mittal. Une OPA savamment orchestrée. Francis Mer n'est plus le PDG d'Arcelor. Il a été ministre de 2002 à 2004. "Si j’étais resté aux manettes, l’histoire n’aurait pas été celle-là" explique-t-il, dans une interview en 2011. "Cela s’est joué entre Mittal et Arcelor, qui sortait d’une période difficile. Il n’avait pas autant l’esprit de risque. Je me souviens avoir refusé plusieurs fois d’acheter des entreprises sidérurgiques à vendre dans le monde pour cent sous et que Mittal achetait. Quelques années auparavant, Mittal est venu me voir pour me dire, j’ai besoin de vous sinon mon château de cartes va s’effondrer."
D’après l’AFP : "En 2007, il devient président du conseil de surveillance du groupe Safran, nommé pour remettre de l'ordre après une "guerre des chefs", puis vice-président du conseil d'administration de 2011 à 2013. Il a aussi présidé la Fondation pour l'innovation politique, proche de l'UMP."