A 22 ans, Brian Ochoiski a l'ambition de décrocher sa carte professionnelle dans le monde du snooker. Il serait le seul Français aujourd'hui à obtenir ce précieux sésame, réservé à 128 joueurs dans le monde, chaque année.
Ce début mai 2021 signe la fin de la saison sportive de snooker, avec la victoire aux championnats du monde de l'Anglais Mark Selby, lundi 3 mai à Sheffield (Angleterre).
Brian Ochoiski, originaire de Saint-Avold (Moselle), a certes échoué dès le premier tour de qualification, mais il reste le premier Français à avoir participé à ce tournoi prestigieux, pour la deuxième fois en deux ans. Son match de premier tour fait figure de "match de référence" pour lui. "J'ai réussi à installer mon style de jeu, à construire des breaks (séries) rapidement et remporter les parties en une seule visite à la table", raconte Brian.
Son adversaire, Rory McLeod, habitué du circuit depuis les années 1990, l'emporte sur le score serré de 6-5.
"Les sensations étaient bien meilleures que l'année dernière, j'ai engrangé beaucoup d'expérience depuis", explique Brian.
Face aux pros
Car en effet, depuis un an, Brian participe, sur invitation, à de nombreux tournois professionnels. Il s'est frotté à plusieurs reprises aux grands noms du snooker : John Higgins, Neil Robertson ou encore Ronnie O'Sullivan, le joueur le plus populaire outre-Manche, sextuple champion du monde, contre qui Brian signe son premier century (série de 100 points) télévisé.
Sur la saison, il remporte 5.000£ (environ 5.800€) de gains de tournoi, ce qui le place à la 123e place du classement annuel, loin derrière le n°2 mondial Mark Selby et ses 820.000£.
Fort de ces expériences, le Lorrain prévoit de poser définitivement ses valises à Sheffield, en Angleterre. Il avait déjà déménagé de sa Moselle natale pour s'installer dans le Nord de la France et se rapprocher du Royaume-Uni en septembre 2020. "Mais avec le covid et ses quatorzaines, et la multitude des tournois, j'ai dû passer 15 jours dans cet appartement !", avoue Brian.
Pour lui, sa vie à Sheffield, capitale mondiale du snooker, sera décisive.
"Cette ville me tient beaucoup à coeur, elle a eu beaucoup d'importance dans ma carrière, confie-t-il. C'est ici que j'ai appris le snooker professionnel."
Ticket d'entrée
Brian Ochoiski s'entraîne à Sheffield dans l'académie du Chinois Ding Junhui, vice-champion du monde 2016, numéro 8 mondial. Il passe plus de trente heures par semaine à s'entraîner, autour d'une table ou dans une salle de sport physique. Des efforts nécessaires pour la prochaine échéance : la Q School, qui débute le 27 mai à Sheffield.
La Q School, c'est le rendez-vous qui va lui permettre de décrocher son ticket chez les pros, à condition d'accéder aux demi-finales de l'un des trois mini-tournois.
Lors de l'édition 2020, il avait échoué à une victoire près, en quart de finale. La préparation à ce tournoi reste complexe. Beaucoup d'aspects entrent en jeu. "Il faut y arriver prêt, en ayant travaillé son jeu en amont, et avec la tête vide, explique Brian. Tout en sachant que ce n'est qu'une étape dans une carrière."
La saison sportive 2021/22 s'annonce décisive pour le Mosellan. Le stress de la première fois aura disparu.
"Ça va être super : j'ai beaucoup appris cette saison, je continue à apprendre et j'ai compris ce qui peut faire de moi un champion."