Les élus demandaient un nouveau confinement, une fermeture anticipée des écoles ou une extension du couvre-feu. La visite d’Olivier Veran à Metz a finalement accouché d’une souris. Le Préfet a confirmé ce midi que la date des vacances ne serait pas avancée.
"Dès lors que les cas positifs sont tracés, nous tenons le bon bout", a affirmé le ministre de la santé Olivier Veran hier à la sortie de sa rencontre avec les élus locaux à Metz. Les seules mesures concrètes annoncées concernent la durée d'isolement des personnes positives qui sera portée à 10 jours au lieu de 7 pour les cas repérés. Tout nouveau cas sera considéré comme variant. Et l’arrivée de 2000 doses de vaccins Moderna dès ce week-end. Elles sont d'ailleurs déjà attribuée. Les reservations ont été prises d'assaut dès hier soir.
Dès ce samedi matin 13 février 2021, l’Etat compte bien faire savoir que la situation est en main. le Préfet de Moselle était ce matin en visite au centre de vaccination de l’hôpital Bel Air de Thinoville. Il a annoncé qu'il n'y aurait pas de fermeture anticipée des établissements scolaires. La mesure est finalement jugée excessive."Nous savons que c'est par la vaccination que nous vaincrons ce virus."
#Covid19| Ce samedi et ce dimanche dans chacun des 10 centres de vaccination de la #Moselle, les services de l'État et les professionnels de santé se mobilisent pour une opération spéciale de vaccination : 2000 vaccinations supplémentaires. @ars_grand_est
— Préfet de la Moselle (@Prefet57) February 12, 2021
Une équipe des marins-pompiers de Marseille arrive ce dimanche pour tester la présence de variants dans les eaux usées. En fonction de ces résultats, des tests pourront être proposés par quartiers.
Les élus douchés
Le maire LR de Metz François Grosdidier enchaîne ce matin les interviews sur les chaines infos. Il réclamait un confinement "localisé et court". "On a besoin d’un gros coup de frein. Et puissant", assène-t-il. Il attendait une décision sur les écoles dans le week-end. Après l'annonce du Préfet, il se dit "atterré". "Le ministre est venu pour rien. Ils ne prennent pas la mesure du problème...Cette non-décision est complètement irresponsable". Les maires doivent jongler eux aussi avec le manque de personnel dans les établissements scolaires. A Metz, selon François Grosdidier, 30% du personnel des cantines ou du péri-scolaire est manquant car malade ou cas contact.
J'ai l'impression qu'il y a le feu et qu'on ne nous envoie pas les voitures de pompiers.
#COVID « Pas de mesure nouvelle en #Moselle » annonce ce matin le @Prefet57. Les cas de variants explosent chez les 10-20ans mais d’anticipation des vacances scolaires. Le feu? s’intensifie sur la métropole de #Metz. L’Etat sourd et aveugle refuse les renforts de pompiers.
— François GROSDIDIER (@GrosdidierMetz) February 13, 2021
"On prend un pari sur la santé des gens", réagissait ce matin Jean-Marc Todeschini. Le sénateur PS de Moselle affirme qu’il y avait au moins un consensus parmi les élus locaux sur l’avancée des vacances scolaires d’une semaine. "Le titre de l’édito du journal local est assez juste : La Moselle et Véran, rendez-vous raté. Ce déplacement n’a servi à rien à part affoler la population."
Le sénateur Démocratie et République Jean-Louis Masson plaide pour une redistribution des doses de vaccins sur le territoire français. Selon lui, les 2000 doses apportées sont dérisoires.
Situation tendue
Depuis le 4 janvier 35.000 Mosellans ont reçu la première dose du vaccin. 10.000 la seconde. Olivier Veran a rappelé que le département était un des plus en avance pour la vaccination dans les Ehpad avec 75% de personnes couvertes par une première injection. Mais la situation épidémique est très tendue en Moselle. Le taux d’incidence (nouveaux cas pour 100 000 habitants) est, pour la semaine écoulée, de 290,8 (il est de 189,8 en Meurthe-et-Moselle). Il atteint 369,4 pour la Métropole de Metz. Pour ces nouveaux cas, il s’agit à 40% de variant sud-africain.
Le CHRU de Nancy en alerte
Le @CHRU_de_Nancy adapte ses organisations et maintient un haut niveau de déprogrammation des activités hors #COVID19 face à la pression épidémique en #Moselle. #solidarite #hopital #soignants https://t.co/35A3kiEhby pic.twitter.com/2dLDFLdFA7
— CHRU de Nancy (@CHRU_de_Nancy) February 12, 2021
Le centre hospitalier régional de Nancy a annoncé hier des mesures de soutien aux hôpitaux mosellans. Détachement d’internes en anesthésie-réanimation, affectés en stage au CHRU de Nancy, auprès du CHR de Metz-Thionville, à compter du lundi 15/02, accueil de plusieurs patients réanimatoires transférés depuis la Moselle et surtout maintien de la déprogrammation massive des activités hors-Covid.
"50% des salles de bloc opératoire sont fermées et c’est actuellement 60 à 70% de l’activité chirurgicale, hors urgences, que les praticiens sont contraints de déprogrammer et reporter. Ainsi, malgré la variabilité des indicateurs de suivi épidémiologique sur le territoire meurthe-et-mosellan, la pression est restée forte sur les capacités hospitalières du territoire, les mesures nationales mises en oeuvre pour lutter contre la diffusion de l’épidémie (couvre-feu) n’ayant pas permis de faire significativement diminuer les besoins hospitaliers à Nancy.", précise l’établissement dans un communiqué.
L'Agence régionale de santé, la ville de Metz et les services d'incendie et de secours ont mis en place des dépistages gratuits et sans ordonnance ce week-end. Cette après-midi, un camion du SDIS teste de 13h à 17h30 place de la République. Demain , le gymnase Paul Valery de Borny sera ouvert de 10h à 17h. Une opération similaire est menée à la salle de fêtes de Forbach.