Peste porcine africaine : "tous les sangliers devront être éliminés" de la zone frontalière avec l’Allemagne

La peste porcine africaine, désormais aux portes de la région Grand Est, inquiète les syndicats agricoles. Ils réclament des mesures immédiates.

Des syndicats agricoles, dont la FDSEA de Moselle, pressent depuis ce mercredi 11 septembre la France d'organiser des battues massives pour éliminer "tous les sangliers" dans une zone autour de la frontière avec l'Allemagne pour éviter l'introduction de la peste porcine africaine, ultra-mortelle pour les porcs et désastreuse pour l'économie de l'élevage.

"Nous demandons en urgence une zone blanche de part et d'autre de la frontière franco-allemande à l'ouest du Rhin, dans laquelle tous les sangliers devront être éliminés, à l’image de ce qui avait été fait en Belgique et dans le Grand Est de la France en 2018-2019."

Il s'agit de "prévenir l'entrée" en France de la fièvre porcine africaine depuis l'Allemagne alors que le virus, qui contamine porcs et sangliers, est "depuis quelques semaines aux portes du Bas-Rhin et de la Moselle".

Une surveillance accrue

Ils demandent également que soit activée et financée "une surveillance accrue de niveau SAGIR 2B renforcé avec recherche et analyse systématique des animaux trouvés morts y compris bord de route et un pourcentage significatif d’analyses des sangliers chassés de part et d’autre de la frontière, conformément aux recommandations des experts lors de leur mission en région Sud."

Selon le dernier bulletin de la plateforme française de surveillance des maladies animales, daté du 10 septembre, "le cas le plus proche de la frontière avec la France reste à 78 km". Les syndicats évoquent désormais une distance de 60 km et soulignent qu'"un sanglier peut parcourir 20-30 km par jour, notamment en période de chasse".

"Officiellement, nous n’avons pas de cas en Moselle", précise Fabrice Couturier, président de la FDSEA 57. "Les cas recensés sont à 60 km de la frontière. Cela signifie que les cas réels sont bien plus proches encore. Il est urgent de mettre en place des barrières sanitaires. Le plus simple est l’éradication du sanglier dans la zone pour stopper la propagation du virus. Nos élevages risquent d’être contaminés par ces animaux sauvages. C’est une mesure temporaire qui a déjà fait ses preuves."

Une question d'heures

Non transmissible aux humains, la peste porcine africaine est une maladie hémorragique virale dont le taux de mortalité est proche de 100%. Aucun vaccin n'est disponible.

"Les tiques seraient aussi potentiellement une possibilité de transmettre le virus. Mais le sanglier reste le principal vecteur de la maladie", explique Fabrice Couturier.

"Les autorités sont conscientes de la situation. On espère que la décision sera prise dans les prochaines heures. Si le virus passe, il poursuivra sa progression vers des zones où l’élevage porcin est encore plus important que chez nous. Avec les chasseurs, on veille à l’équilibre agro-sylvo-cynégétique. On considère que la main de l’homme est partout. Donc, c’est aussi à lui de veiller à l’équilibre entre les espèces".

La menace du virus plane depuis plusieurs années sur l'élevage porcin tricolore. Outre l'Allemagne, elle sévit en Italie du Nord. La maladie avait été détectée sur des sangliers en Belgique en 2018-2019, poussant à l'époque la France à ériger une clôture d'environ 130 km à la frontière et à délimiter une zone blanche, dépeuplée de sangliers.

Les syndicats agricoles demandent mercredi au gouvernement de "constituer un stock préventif de clôtures" et d'organiser "un audit biosécurité systématique" chez tous les détenteurs de porcs de la zone frontalière. Ils appellent à ordonner un "arrêt d'activité" en cas de manquement aux règles visant à rendre les élevages imperméables aux maladies.

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