La ville de Metz s'apprête à augmenter fortement la taxe foncière. En 2023, la part communale va voir son taux grimper de 4 points et demi ce qui représente une hausse de 14,3%. Une augmentation -au goût très amer pour les propriétaires- qui va permettre de payer la facture énergétique de la ville et les salaires des employés.
La ville de Metz (Moselle) annonce qu'elle va être contrainte d'augmenter les impôts locaux pour faire face à ses dépenses. Ainsi, la taxe foncière -payée par les propriétaires- va grimper de 14,3% en 2023 soit une augmentation de 4 points et demi du taux de la part communale.
Il n y a pas d'autre solution. Il n'est pas possible de boucler le budget sans augmenter la fiscalité locale après la hausse mécanique de la masse salariale décidée par le gouvernement et l'augmentation des prix de l'énergie, soit au total des dépenses de 15 millions d'euros
François Grosdidier, maire de Metz (Divers Droite)
Avec également la hausse des bases locatives de 7%, la ville de Metz espère récupérer près de 14 millions d'euros. Le maire de Metz François Grosdidier (Divers Droite) justifie cette hausse d'impôts par l'envolée des prix de l'énergie et l'augmentation de la masse salariale : "Il n y a pas d'autre solution" explique t-il. "Quand on récupère une mairie où les caisses sont vides. Même si j'ai pris immédiatement des mesures pour maîtriser les dépenses de fonctionnement, il n'est pas possible de boucler le budget sans augmenter la fiscalité locale après la hausse mécanique de la masse salariale décidée par le gouvernement et l'augmentation des prix de l'énergie, soit au total des dépenses de 15 millions d'euros".
Une hausse qui passe mal chez les propriétaires
Pendant la campagne des municipales de 2020, François Grosdidier s'était engagé à ne pas augmenter les impôts locaux. Mais la guerre en Ukraine a changé la donne puisque la ville de Metz anticipe une hausse de huit millions d'euros de sa facture énergétique. "On a tout essayé." explique encore le maire. "On a envisagé de réduire les subventions, les indemnités, de fermer des crèches et des piscines ce qui ne paraît pas socialement possible. C'est une augmentation d'impôts sans laquelle nous ne pouvons pas couvrir la masse salariale des employés titulaires, vous savez qu'on ne peut pas virer des personnes en faisant un plan social dans la fonction publique, c'est impossible. Même avec cette augmentation, les messins auront une fiscalité qui correspond à la moyenne inférieure des villes comparables."
C'est une augmentation énorme qui est liée au fait que la taxe d'habitation a été supprimée, il faut bien trouver une compensation. L'inflation n'est qu'à 6%, donc 14 c'est beaucoup
Un retraitée messine
Un argument qui ne consolera pas les propriétaires messins rencontrés du côté du marché couvert. Entre l'achat de légumes et de fromages, ils nous ont fait part de leur colère même si beaucoup s'attendaient à ce scénario : " C'est une augmentation énorme." réagit cette retraitée. "On trouve que ce n'est pas du tout justifié mais on sait que cette augmentation est liée au fait que la taxe d'habitation a été supprimée, il faut bien trouver une compensation. L'inflation n'est qu'à 6%, donc 14 c'est beaucoup". Un peu plus loin, cet autre propriétaire messin ajoute: "Pour certaines personnes, 14% c'est impossible. C'est inimaginable. Tout-à-coup, ils sont pris à la gorge. Pour d'autres, c'est un mauvais moment à passer. Mais le fond du problème, c'est qu'est-ce qu'on fait de l'argent qu'on nous prend ? C'est la vraie question."
Beaucoup de propriétaires font le même constat: "On nous reprend ce qu'on a gagné avec la suppression de la taxe d'habitation, mais pas tout. En tout cas, ça fait beaucoup, c'est un peu brutal."