Redressement judiciaire d'Ascométal : les salariés dans l'attente de l'annonce d'un repreneur, entre espoir et prudence

Les salariés d'Ascométal sauront ce jeudi 25 avril 2024 si un ou plusieurs candidats, se sont manifestés pour la reprise du groupe spécialisé dans les aciers spéciaux. Interrogé, un représentant des salariés se montre optimiste, mais prudent à la veille de cette étape cruciale de la procédure de redressement judiciaire.

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C'est ce jeudi 25 avril 2024 après-midi que les salariés d'Ascométal à Hagondange (Moselle) et Custines (Meurthe-et-Moselle) [le groupe possède aussi un laboratoire et un site dans le Loiret N.D.L.R] sauront s'il y aura un ou plusieurs repreneurs candidats à la reprise du groupe métallurgique spécialisé dans les aciers spéciaux.

Contacté, ce responsable CGT est optimiste, mais souhaite rester discret : "à ce stade, on n’en sait pas beaucoup plus. On a des échanges avec la direction, les administrateurs et l'État qui nous laissent supposer qu'au moins un projet sera déposé. Toutefois, tant qu'une offre de reprise n'a pas été transmise à l'administrateur judiciaire, on ne peut rien affirmer. Il faut rester prudent".

Selon nos informations, Venete serait à nouveau candidat pour reprendre le groupe placé en redressement judiciaire. L'aciériste italien avait déjà candidaté, mais jeté brutalement l'éponge avant la fin du processus de négociations le 27 mars dernier. Le responsable syndical ne dément pas sans exclure la possibilité d'autres offres.

Venete a constitué notre principal espoir, mais on n'exclut pas que d'autres candidats viennent avec une offre valable.

Un représentant CGT. Ascométal

Dans le déroulement du redressement judiciaire d'Ascométal, le 25 avril constitue donc la première étape. Si un ou plusieurs repreneurs déposent une offre, s'ouvrira alors une phase de négociations des conditions de reprise : "nous, notre travail entre demain et l'audience qui est prévue le 30 mai, sera de faire préciser les offres afin de les améliorer. Que ce soit au niveau du financement, de la reprise du passif, des accords et des emplois".

La grande inconnue dans le cadre d'une reprise, à fortiori si elle est partielle, est celle du nombre d'emplois conservés. Le chemin passe souvent par une réduction de la masse salariale. Ascométal compte aujourd'hui 760 emplois répartis sur trois sites et son laboratoire de recherche.

Pour notre interlocuteur, la priorité est de retrouver une stabilité. Il faut dire que les dix dernières années ont été mouvementées : "ça fait vingt ans qu'on a des hauts et des bas. On a vécu trois redressements judiciaires en dix ans. À chaque fois, on dit aux gens qu'on va repartir, que nous sommes un fleuron de la sidérurgie et puis ça ne marche pas pour tout un tas de raisons".

Fondé en 1985, Ascométal ne manque pas d'atouts. Son aciérie électrique décarbonée produit des aciers à haute valeur ajoutée. Elle alimente, entre-autres, les grands constructeurs automobiles, les industriels de l'énergie et de la Défense. Ce dernier secteur a d'ailleurs été déclaré prioritaire par le ministre de l'Industrie Roland Lescure, lequel n'a pas exclu le 26 mars dernier de recourir à des réquisitions pour augmenter la production nationale d'armement.

Face à cette détermination affichée par le gouvernement, qu'Ascométal ne survive pas, serait perçu comme un non-sens industriel et stratégique pour les salariés et au-delà, pour le pays.

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