Dans l'attente de la nomination d'un nouveau ministre de l'Éducation nationale, la rentrée se prépare aussi pour les enseignants. Mercredi 28 août, les professeurs sont dans le flou. Une inquiétude liée aussi à la pénurie de personnel.
Les élèves reprendront les cours à compter du lundi 2 septembre. Emma fait sa rentrée cette année en CE2. Ce mardi 27 août 2024, elle est concentrée sur son exercice de conjugaison. "En fait, là il faut que tu fasses un A majuscule", dit son professeur. Avant le grand jour, elle révise avec son cahier de vacances. "Ça m’aide à bien écrire. À bien lire".
Grâce au soutien scolaire, elle peut compter sur l’aide d’un professeur. Ici, à Forbach (Moselle) l’accompagnement est personnalisé. L’enseignant aide chaque élève à corriger ses lacunes avant la fin des vacances.Rythmes scolaires
Les élèves se remettent doucement dans le rythme. Le soutien scolaire est entièrement gratuit. Il est pris en charge par la ville. "C’est sûr que les parents ne sont pas tout le temps présents. C’est vrai que les deux semaines de cours de soutien, ça permet de les remettre dans le bain", dit une mère de famille. Une session de deux heures est proposée le matin et l’après-midi. À quelques jours de la rentrée, 70 élèves bénéficient de ce dispositif.
Des discussions étaient en cours. Et pour l’instant tout est à l’arrêt. Le gros souci de notre métier reste bien sûr l’attractivité.
Magali Leclaire, secrétaire régionale du syndicat UNSA éducation Grand Est
Mardi, dans une conférence de presse, Nicole Belloubet, la ministre de l’Éducation nationale démissionnaire, a fait le point sur les évolutions prévues pour la nouvelle année scolaire. La mise en place des groupes de niveau, une nouvelle version du brevet avec des nouvelles modalités d’évaluation de la session 2025, ou encore l'interdiction du téléphone portable.
Des incertitudes
Dans un contexte d'attente, ce qui inquiète Magali Leclaire, directrice d’école en Meurthe-et-Moselle et secrétaire régionale du syndicat UNSA éducation Grand Est, ce sont les conditions de travail. "Des discussions étaient en cours. Et pour l’instant tout est à l’arrêt. Le gros souci de notre métier reste bien sûr l’attractivité".
Selon elle, la rentrée sera techniquement réussie, mais rapidement "il faudra qu’on sache combien d’enseignants seront devant les enfants. Y aura-t-il suffisamment de personnel en face des enfants ?" Les futurs recrutements prévus à bac+3 pour l’heure sont suspendus, "alors, il faudra quand même du personnel compétent pour remplacer tout au long de l’année les personnels manquants".
Un constat partagé par Julien Parny, professeur de technologie mécanique dans la Meuse. "Logiquement, on devrait être comme l’année dernière en maths et en allemand. On manque cruellement de professeurs".
On se débrouillera. On sait faire.
Julien Parny, secrétaire départemental CGT-éducation
Lui aussi pense que, malgré la situation actuelle, la rentrée se passera bien. "On se débrouillera, on sait faire". Son inquiétude, c’est les groupes de niveau. "Nous, dans un lycée professionnel, on doit rester à moyen constant. Julien Parny est également secrétaire départemental du syndicat CGT-éducation. "Pour les groupes de niveau, il va falloir des professeurs volontaires et cela se fera au détriment de l’enseignement professionnel. Pour éviter les accidents dans une salle, on ne doit pas être plus de douze. Donc, on attend de voir".
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Mercredi 28 août, Richard Laganier, le recteur de l'académie de Nancy-Metz, faisait sa rentrée au Club de la presse de Metz. "Je suis très serein dans le cadre de cette rentrée". Dans sa présentation, il a rappelé que c'est "une année avec 4500 élèves de moins. Une baisse démographique qui a un impact sur la structure éducative". Un professeur dans chaque classe ? "Il y a encore quelques ajustements à faire et c’est normal comme chaque année".
La rentrée des enseignants est prévue le vendredi 30 août. Trois syndicats enseignants appellent à la grève le 10 septembre prochain.
