François Grosdidier, le maire de Metz, jugé mardi 3 janvier devant le tribunal correctionnel d'Épinal pour prise illégale d'intérêts. Le ministère public a requis une peine de six mois de prison avec sursis et 20.000 euros d'amende. La décision a été mise en délibéré au 7 février.
François Grosdidier, l'actuel maire de Metz, jugé devant le tribunal correctionnel d'Épinal (Vosges) mardi 3 janvier 2023, pour prise illégale d'intérêts.
Le procureur Frédéric Nahon a requis une peine de six mois d’emprisonnement assortie d’un sursis simple ainsi qu’une amende de 20.000 euros. De son côté François Grosdidier a assuré "avoir eu le sentiment à l'époque de favoriser une cause qui lui semblait d'intérêt général plutôt que son intérêt personnel".
Et il a ajouté : "s'être enquis auprès du cabinet du ministre de savoir (s'il) pouvait être accusé de conflit d'intérêts". "On m'avait assuré que non, si j'avais su je n'aurais pas demandé la subvention, ou j'aurais quitté la présidence de l'association". A ce sujet, le procureur a relevé "qu'aucune trace de ces demandes de vérifications n'existe".
En revanche le procureur n’a pas demandé l’inéligibilité de François Grosdidier, comme peut le prévoir le Code pénal. Il a estimé qu’il n’Y avait pas eu d’enrichissement personnel.
Une affaire qui remonte à plus de dix ans
François Grosdidier est accusé, entre 2009 et 2011, d'avoir versé 160.000 euros de sa réserve parlementaire en subventions à l'association Valeur Écologiequ'il présidait depuis 2009. Il s’agit du fonds attribué aux députés et aux sénateurs pour financer des projets de collectivités locales ou d'associations. Il est accusé par son adversaire de détournement de fonds public et de prise illégale d'intérêts.
J'ai eu le sentiment à l'époque de favoriser une cause me semblait d'intérêt général plutôt que mon intérêt personnel.
François Grosdidier, maire de Metz.
L’affaire débute il y a dix ans, en 2013. Son rival de l’époque Philippe Mousnier dépose une plainte contre François Grosdidier, alors sénateur UMP et maire de Woippy dans banlieue de Metz.
François Grosdidier a déjà fait l'objet d'une condamnation en 2015 pour "détournements de biens publics" pour avoir utilisé un véhicule de fonction de sa mairie pour se rendre fréquemment à Paris. C'était en 2004. A l'époque, le député maire était candidat à la présidence de l'UMP.
François Grosdidier a été hospitalisé après un AVC au mois de septembre dernier. En décembre, il a quitté le parti Les Républicains après l'élection d’Éric Ciotti à la présidence du parti.