Une Lorraine rentrée, ce week-end, avec sa famille de l’île de Rhodes en Grèce alors qu’un incendie fait rage. Elle raconte comment elle a eu la peur de sa vie.
Elle a vécu avec sa famille l’enfer de Rhodes en Grèce avec sa famille. Samedi 22 juillet, alors que leurs vacances touchent à leur fin, cette Lorraine, habitante de Vitry-Sur-Orne, en Moselle, a eu la peur de sa vie. Sur sa page Facebook, elle raconte : "En 1ʳᵉ ligne ! 1ᵉʳ hôtel à être évacué. Le feu juste derrière nous. On a marché 7 km avec rien claquettes et tenue de plage. Plus on marchait, plus le feu nous rattrapait. Nous avions des serviettes mouillées sur nous. Cloîtrés dans un 1ᵉʳ hôtel. L'armée est venue nous chercher pour aller à un 2ᵉ hôtel. On est plus de 30.000."
De retour en Moselle ce lundi, elle nous dit prendre seulement conscience de ce à quoi elle a été confrontée avec sa famille. "On a pris l’avion de retour qui était prévu, car c’était la fin de nos vacances. La compagnie aérienne a, heureusement, réussi à nous joindre. Mon téléphone n’était pas encore déchargé. Mais je n’avais pas le chargeur qui était resté à l’hôtel. Dans l’avion, on a vu l’incendie, c’était l’horreur. J’ai pensé à tous ces gens qui n’ont pas pu prendre un avion. On a vu des gens âgés, des femmes avec des bébés, des personnes asthmatiques qui n’avaient pas leur traitement. Tout était resté dans les hôtels."
Solidarité dans le groupe de français
Magalie raconte aussi comment la solidarité dans le groupe a fonctionné. "Nous étions une quinzaine de Français à s’être regroupé quand on est arrivé à l’hôtel après avoir marché pendant quatre heures. Ceux qui revenaient de la plage et qui n’avaient rien d'autre que leur maillot de bain et une serviette ont été aidés par ceux qui avaient eu le temps de faire une valise. Ils leur ont proposé des vêtements. Globalement, le groupe s’est entraidé. À part un homme qui a paniqué et fait paniquer les enfants en disant qu’on allait tous mourir brûlés."
Le jour d'après
Ce lundi, Magalie et sa famille accusent le coup."On est très fatigués. On commence à réaliser." Au retour, la petite fille de Magalie a pleuré. Elle n’avait pas son doudou resté sur place à l’hôtel. "On nous dit, l’important, c'est d’être en vie. C’est vrai. Mais les pleurs de ma fille m’ont fendu le cœur. J’ai pu contacter l’hôtel. Même si la moitié a brûlé, il a des gens du personnel qui essaient de regrouper les affaires restées dans les chambres. Je leur ai demandé le doudou si jamais la chambre a été épargnée. Quand on part en vacances, on ne s’imagine pas un instant de telles circonstances. On ne les imagine pas non plus quand on les réserve. D’autant que cela faisait plusieurs mois, bien avant la canicule. Pour l’instant, on commence seulement à réaliser.
Le séjour était parfait jusqu’à ce jour-là. Peut-être pour les prochaines vacances, on fera attention. Mais comment prévoir l’imprévisible quelle que soit la destination ? "Il reste des Français sur place". Elle est en contact avec eux et elle prend de leurs nouvelles.
L’incendie a entraîné l'évacuation de 30.000 touristes, "la plus grande opération de ce type jamais effectuée en Grèce", selon les autorités. Ce lundi 24 juillet, Les pompiers continuent de combattre les incendies de forêt dans les îles de Rhodes et de Corfou.