Face à l'ampleur du séisme dans leur pays et en Turquie voisine, les réfugiés syriens de Moselle se demandent comment l'aide humanitaire va pouvoir arriver dans certaines régions privées d'aide gouvernementale. Une inquiétude renforcée par l'urgence de la situation. A Nancy, une collecte est organisée jusqu'au samedi 11 février.
Alors que le nombre de victimes du séisme en Turquie et Syrie ne cesse de s'alourdir (plus de 16.000 morts ce jeudi 9 février au matin), les syriens réfugiés en France s'inquiètent de savoir comment l'aide humanitaire va pouvoir arriver sur place. Le contexte est en effet très particulier car la Syrie ne bénéficie d'aucune aide officielle internationale le pays étant sous embargo. La zone touchée qualifiée de rebelle ne possède quasiment aucune infrastructure, très peu d'hôpitaux, de matériel de soin et aucun matériel de déblaiement.
Les syriens touchés par la catastrophe ont besoin d'une aide humanitaire d'urgence, c'est terrible pour eux qui sont déjà victimes de persécutions depuis douze ans
Dominique Cambianica, présidente du Comité d'aide au peuple syrien
Fabrice Rosacci et Lola Collombat, journalistes à France 3 Metz ont rencontré Dominique Cambianica, présidente du Comité d'aide au peuple syrien à Metz :
"Nous sommes très inquiets pour l'acheminement de l'aide sur place. Il n'existe qu'un seul passage depuis la Turquie pour accéder à cette zone qui est lui-même actuellement sinistré. La zone touchée est isolée, c'est une question politique. Sur place la situation est désastreuse, tous les bâtiments fragiles se sont effondrés et de nombreuses familles ont été ensevelies. Il n'y a pas d'aide, là-bas on déblaie à main nue".
L'association messine travaille avec une équipe de volontaires en Syrie, les fonds sont acheminés via une ONG turque.
"Il y a besoin de secouristes, les casques blancs ne suffisent pas. Il faut des moyens matériels pour prendre en charge les blessés et les morts. Il faut une aide humanitaire d'urgence de base, les syriens ont besoin d'eau potable, de couvertures, de vêtements chauds. Les gens sont dans la rue, ils n'ont plus que ce qu'ils ont sur le dos. C'est terrible pour ces syriens déjà victimes de violences et de persécutions depuis douze ans ! Dans cette zone il y a toujours des bombardements, on a tendance à l'oublier mais ça continue, il y en a eu la veille du séisme. Ces syriens persécutés depuis des années sont déjà dans un état de fragilité extrême, avec le séisme ils n'en peuvent plus, c'est un cauchemar sans fin".
A Nancy la collecte s'organise
A Nancy, une collecte d'urgence a été mise en place par France Syrie Entraide et le forum des syriens de Nancy, jusqu'au samedi 11 février. Un premier container devrait pouvoir partir dimanche matin. La collecte est coordonnée par SOS Syrie, une ONG basée à Bar-le-Duc, très active dans la région concernée par le séisme.
Les points de dépôts sont :
- La MJC LIllebonne, 14 rue du Cheval Blanc à Nancy.
- Le Bazar d'Alep au Centre Commercial les Nations 23 Boulevard de l'Europe à Vandœuvre-lès-Nancy.
Les dons attendus sont :
des couvertures, des plaids, des duvets, des sacs de couchage, des médicaments de première urgence (anti-douleur, désinfectant, compresses stériles), les boites ne doivent pas être ouvertes et les médicaments non périmés. Il est également possible de donner du matériel paramédical (béquilles, attelles, fauteuils roulants), des produits d'hygiène (couches, serviettes hygiéniques, savon, dentifrice, brosses à dents, shampoing) et des denrées alimentaires non périssables (pâtes, huile, riz, conserves).
Pour les vêtement, seuls les vêtements neufs pour bébés et enfants sont acceptés.
Le Nord-Ouest de la Syrie compte quatre à cinq millions de personnes dont 2/3 de déplacés. Avant le séisme un million de personnes vivaient sous tentes, d'autres avaient réussi à s'installer dans des maisons rudimentaires, aujourd'hui détruites par le séisme.