A l’hôpital de Saint-Avold (Moselle), un patient de 77 ans est décédé à l’été 2021 dans des conditions suspectes, selon la famille qui a déposé une plainte. Une instruction est en cours. Les représentants du personnel avaient alerté la direction sur "des pratiques contestables" dans l’établissement.
C’est le journal Off Investigation qui le révèle : Un homme de 77 ans est décédé, dans des conditions encore floues, dans la nuit du 25 au 26 juin 2021 à l’hôpital de Saint-Avold (Moselle). Dès le lendemain de sa mort, la famille décide de déposer une plainte contre X à la gendarmerie de Creutzwald (Moselle). Il a été opéré en chirurgie ambulatoire et il n’avait aucun antécédent médical. "Il se passe cinq jours entre l'opération et le décès. Pendant ces cinq jours-là on a surtout un défaut de surveillance. Et de manière très significative. Le dernier jour, la veille du décès, une imagerie médicale est commandée. Elle revient avec des conclusions alarmistes et il ne se passe rien. Le chirurgien a quitté l’hôpital", explique Bertrand Mertz, avocat de la famille .
Et il ajoute : "Personne ne réagit, et le matin on retrouve le patient décédé dans sa chambre et de toute évidence il y a des fautes graves qui ont été commises qui ont finalement abouti à un décès". Y-a-t-il eu des erreurs ? "Oui oui bien sûr ce sont des dysfonctionnements en interne. Il n’y a pas de raison si les choses avaient été faites normalement". L’ordre des médecins de Moselle s’associe à la plainte qui est déposée par la famille ce qui est assez rare.
Il se passe cinq jours entre l'opération et le décès. Pendant ces cinq jours-là on a surtout un défaut de surveillance. Et de manière très significative.
Bertrand Mertz, avocat de la famille.
Marc Reidorf est délégué syndical du groupe SOS santé. Il travaille à l’hôpital de Forbach qui dépend de l’hôpital de Saint-Avold. "Moi je défends l’infirmière qui est mise en cause devant l’ordre des infirmiers. On lui reproche de ne pas avoir averti le bon médecin le soir où le patient est décédé, trois heures après son admission. Lorsqu’elle est arrivée il n’y avait rien dans le dossier. On lui reproche aussi d’avoir donné un mauvais médicament à la limite du placebo", explique-t-il à France 3 Lorraine, par téléphone. "De mon côté je pense que vraiment il y a plutôt un manquement de l’administration. Ce n’est pas l’infirmière qui est responsable de cette erreur"
Le procureur Olivier Glady explique, le 5 septembre 2022, "qu'une information judiciaire a été ouverte du chef d’homicide involontaire. Le dossier a été confié à une juge d’instruction".
Le journaliste de OFF investigation, Léo le Calvez, précise : "Dans mon enquête je raconte des dysfonctionnements qui sont là depuis plusieurs années à l'hôpital de Saint-Avold. Il y a eu trois morts. Une seule famille a déposé plainte. Une instruction est en cours". Parallèlement, trois procédures administratives sont en cours.
De son côté, joint par téléphone et par mail, la direction de l'hôpital n'a, pour l'heure, pas souhaité répondre à nos demandes d'informations.