Un ancien dirigeant d'un groupement forestier est jugé lundi 24 octobre pour la coupe puis la revente de bois venant de parcelles de Moselle qui ne lui appartenaient pas. Le préjudice est estimé à 500.000 euros.
Le procès pour "vol et escroqueries aggravées" s'est ouvert lundi 24 octobre 2022 devant le tribunal correctionnel de Thionville (Moselle). Un ancien dirigeant d'un groupement forestier est jugé pour la coupe puis la revente de bois venant de parcelles de Moselle qui ne lui appartenaient pas.
"A compter du printemps 2021, le parquet de Thionville a constaté une multiplication de coupes de bois illicites perpétrées sur des parcelles forestières appartenant à des particuliers", avait indiqué le procureur de la République, Brice Partouche. Au total, une vingtaine de parcelles forestières sont concernées, pour un préjudice s'élevant à 500.000 euros.
Ce qu'on espère, c'est que les propriétaires soient indemnisés et que la forêt soit reconstituée
Didier Daclin, président des propriétaires forestiers de Moselle
"Ce qu'on espère, c'est que les propriétaires soient indemnisés et que la forêt soit reconstituée" explique Didier Daclin, président des propriétaires forestiers de Moselle, au micro de France 3 Grand Est, "on est sur des coupes à blanc où il n'y a plus un seul arbre debout. On aimerait aussi obtenir l'interdiction de travailler en forêt pour le prévenu. Lui et ses complices car il n'était pas seul. On a aujourd'hui des malfaisants qui sont là pour faire beaucoup d'argent avec la forêt".
Interpellation et garde à vue
L'enquête, menée par les gendarmes de Thionville, avait montrée que ces coupes concernaient "du bois de chêne" effectuées "par des entreprises s'étant vues vendre le bois sur pieds" de la part du prévenu, qui dirigeait alors un groupement forestier, selon M. Partouche.
"Fort de son expérience passée dans un organisme de gestion forestière", l'homme "procédait à la vente de bois sur pieds alors qu'il n'en était pas le légitime propriétaire, les bûcherons et les acquéreurs agissant alors de bonne foi", avait précisé le magistrat.
L'homme avait été interpellé en décembre dernier et placé en garde à vue. Lors de la perquisition, les enquêteurs avaient saisi trois véhicules de luxe, dont un pick-up GMC valant 88.000 euros, une Ford Mustang et une Jeep Cherokee, "plusieurs véhicules à usage forestier", ainsi que quatre caves à vin "contenant des bouteilles de grands crus".
"Nous démontrerons qu'il n'y a aucune manœuvre frauduleuse dans ce dossier et qu'il n'y a pas d'escroquerie" a expliqué Me Pascal Bernard, avocat du prévenu "c'est un problème de droit civil. Notre client a toujours dit qu'il allait rétablir et dédommager les victimes de ce qu'il avait fait. Mais cela ne relève pas du domaine pénal". (Avec AFP)