Pas de neige au Lac Blanc, on planche déjà sur "un scénario catastrophe"

La neige se fait de plus en plus attendre dans les stations de ski alsaciennes. Le Lac Blanc, la première d'entre elles en termes de fréquentation, n'échappe pas à la règle du réchauffement climatique. Le 10 janvier, l'herbe y est encore bien verte. Et l'avenir pas tout rose.

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Les images font froid dans le dos. Enfin façon de parler. A 1200 mètres d'altitude, au pieds des pistes, la station du Lac Blanc n'a de blanc que son nom. Ok l'herbe n'y est pas tout à fait verte mais plutôt caca d'oie. Mais mince, l'herbe est partout. Pas une once de neige à l'horizon. Constat que partagent, forcément, toutes les stations alsaciennes. Cartons rouges partout.
 

Bientôt le printemps ?


Voilà donc où nous en sommes, en ce 10 janvier, en plein coeur de l'hiver. De grandes prairies herbeuses, genre toundra triste, où pour skier, il va falloir pousser très fort sur les bâtons. A moins d'opter pour la roulade. Ou pour le dromadaire. Béee oui.
 
Michael Barthelme, directeur du syndicat mixte pour l'aménagement du site du Lac Blanc, ne dit pas autre chose. Depuix six ans les hivers sont écourtés : "Avant, traditionnellement, nous commencions la saison de ski le premier week-end de décembre. Désormais, elle débute en janvier. Le 9 janvier l'année dernière exactement. Pour 2020 ce sera plus tard visiblement. En gros, on perd un mois." 


Quatre semaines en or... blanc


"Rien de catastrophique" tempère Christophe Bergamini, directeur de l'office du tourisme de Kaysersberg. Car tout se joue pendant la période cruciale des vacances de février. C'est là que la station fait le plein. "Et en 20 ans que je suis ici, il y a toujours eu de la neige à cette période."
 
Mieux vaut rester optimiste car ces dernières représentent 50% du chiffre d'affaires réalisé par la station de décembre à mars. Avec 3000 forfaits par jour, le ski alpin rapporte (sans l'hébergement) 1.8 millions d'euros. Le ski de fond est loin derrière avec 500 forfaits journaliers. "Du coup, s'il neige un peu avant, un peu après et surtout pendant ces quatre semaines de vacances, on s'en sortira... comme l'année dernière."

D'autant que les pratiques ont changé. Faute de pouvoir prendre leur temps, les locaux se ruent sur la station dès les premières neiges. Avec des pics de fréquentation les week-ends. " La période est plus concentrée voilà tout mais pour l'instant on s'y retrouve." 
 

Au cas où ..


Au cas où il n'y aurait plus de neige. Encore moins. Qu'est ce qu'on fait hein ... à part du roller ?"On se pose la question effectivement" avoue Christophe Bergamini: "Nous avons d'ailleurs une réunion la semaine prochaine avec les autres acteurs du secteur afin de réfléchir à des pistes alternatives. Des pistes en cas de scénarios catastrophe." Des pistes sans neige quoi. 

Depuis plusieurs années déjà, les stations alsaciennes proposent des activités de plein air disons toutes saisons. "Au Lac Blanc, nous avons la randonnée, le VTT. Mais niveau rentabilité, on ne peut pas comparer avec le ski alpin. A 15 euros la journée VTT contre 50 euros pour le ski ... forcément. Et même notre bike park, le troisième de France, ne peut concurrencer le ski. Il nous rapporte 500 000 euros. 500 000 euros contre 1.8 millions, y a pas photo." 

Du coup, il faut trouver des solutions. Des solutions rentables. Le Lac blanc a investi en décembre dernier dans la luge sur rail, à l'image de la station du Markstein. Un investissement de 3.5 millions d'euros. Pour les mauvais jours. Ou plutôt pour les beaux jours. Enfin vous comprenez. Patrice Perrin, directeur de la société Lac Blanc Tonique, exploitant de la station, explique : "Cet investissement entre dans notre logique de diversification des activités. Pas forcément parce qu'il n'y a pas de neige mais plutôt pour proposer des choses durant les quatre saisons. Pour faire vivre la station toute l'année. Disons que là, pour le coup, ça tombe bien. On ouvre tous les week-ends avec ou sans neige." 
 
Et pour le moment c'est compliqué. "C'est très compliqué" même pour Christophe Bergamini. "Pour les locaux, s'il n'y a pas de neige, ils ne viendront pas. Ou ils iront faire leurs activités de leur côté. Ils n'ont pas besoin de nous pour aller voir des rennes ... Non, on va travailler sur les vacanciers. Ceux qui louent. Eux, ils sont captifs."

Et pour l'instant, les pistes sont minces. "On va réfléchir sur une initiation au biathlon, des apéros au pied des pistes, troquer les sorties raquettes contre des sorties randonnées, organiser des chasses aux trésors, des courses d'orientation ... Toutes les bonnes idées sont bienvenues."  Oui s'il vous plaît... ce n'est pas comme s'il y avait le feu au lac... blanc.
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