Hier, mercredi 4 juillet, Nicolas Hulot a présenté son Plan de sauvegarde de la biodiversité en France. A cette occasion, le ministre de la Transition écologique et solidaire a confirmé la création du parc national des forêts de feuillus de Champagne et de Bourgogne, parmi les 90 mesures annoncées.
Pour Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique et solidaire, la création du Parc national des forêts de feuillus de Champagne et de Bourgogne est une réalité. Lors d'une conférence de presse tenue ce mercredi 4 juillet à Paris concernant le Plan de sauvegarde de la biodiversité, le ministre a bel et bien cité la création du parc comme l'une des 90 mesures à prendre.
Le futur parc national sera le 11e sur le territoire français et visera à protéger les forêts de feuillus de plaine, un éco-système peu représenté dans les parcs nationaux déjà existants. C'est donc pour cela que le site, à cheval sur les départements de Haute-Marne et de Côte d'Or, avait été retenu en 2009 parmi trois projets du quart nord-est de la France. En 2010, un Groupement d'Intérêt public (GIP) a été mis en place avec pour mission la création du parc, qui devrait s'étendre sur plus de 120 communes.
Les élues locales se félicitent de cette confirmation ministérielle. Bérangère Abba, députée LREM de Haute-Marne et Yolaine de Courson, députée LREM de Côte d'Or, expliquent dans un communiqué commun que cette annonce est "une chance pour leurs territoires" et que "ce futur parc national donne l’occasion de relever le défi d’une ruralité vivante et innovante, riche de ses patrimoines, de ses savoir-faire et de ses productions de qualité".
Dès le début, des oppositions fortes
Mais alors que le GIP précise sur son site Internet que "la création d’un parc national n’est pas une "mise sous cloche" mais une mise en valeur "d'atouts exceptionnels, tant pour ses patrimoines naturels que pour ses richesses et potentialités culturelles, économiques et sociales", sa mise en place suscite néanmoins beaucoup d'oppositions, et ce, dès 2010.
Les agriculteurs, les chasseurs, les exploitants forestiers locaux, ainsi que de certains propriétaires privés craignent de ne plus pouvoir pratiquer leurs activités en toute liberté. Les exploitants forestiers redoutent une réglementation trop drastique e ce qui concerne la coupe de leurs arbres, les chasseurs espèrent ne pas être cantonnés à leur rôle de régulateurs de la faune. Quant aux agriculteurs, ils craignent un durcissement des normes dans une profession qu'il considèrent comme déjà en crise.
Blocage de l'assemblée générale du GIP
Ce mercredi 4 juillet, alors que Nicolas Hulot confirmait la création du Parc à Paris, quelques dizaines d'agriculteurs ont d'ailleurs bloqué à Vanvey, en Côte d'Or, la tenue d'une assemblée générale du Groupement d'Intérêt public en coupant la circulation. L'assemblée générale devait permettre de finaliser la charte, objet de toutes les négociations, qui fixe les ambitions environnementales du futur parc. Un dernier signe que les tensions ne sont pas apaisées sur le territoire alors le Parc national des forêts de feuillus de Champagne et de Bourgogne doit voir le jour à l'horizon 2019.