Un couple de cigognes a élu résidence dans le Parc naturel régional de la Forêt d’Orient et a donné naissance à deux cigogneaux. C’est une première dans ce territoire selon les professionnels. Elle est due à l’expansion de cette espèce, protégée en France depuis plus de 40 ans.
Ce sont de nouveaux résidents dont la mairie de Molins-sur-Aube (Aube) est si fière qu’elle a en a fait un encart dans le bulletin municipal du mois de mai 2024. Un couple de cigognes a fait son nid au sommet d’un peuplier mort et a donné naissance à deux bébés, observés dès le mois de juin. Ce lundi 5 août, ils sont prêts à s’envoler.
"Cela montre que nous sommes un village d’accueil", plaisante Gilles Jacquard, maire de cette petite commune de 120 habitants. Il faut dire que cette installation était plutôt inattendue. Si le département de l’Aube accueille déjà quelques dizaines de couples de cigognes, le Parc de la Forêt d’Orient n’avait connu qu’une seule tentative de nidification, en 1996, qui a échoué.
"De mémoire d’agent du parc, c’est une première", affirme Jean Delannoy, conservateur de la réserve du Parc de la Forêt d’Orient. "On peut observer régulièrement des cigognes qui sont des visiteuses hivernales, c’est-à-dire qu’elles sont simplement en migration, mais cette fois, il s’agit vraiment d’un couple qui s’est installé."
Une installation due à plusieurs facteurs
Plusieurs facteurs, selon ce professionnel, expliquent le choix des échassiers. Il y a tout d’abord le changement de législation en 1981 : "Depuis la décision prise de protéger cette espèce, on voit une dynamique positive dans toute la France" explique Jean Delannoy. En effet, l’arrêté du 17 avril 1981 interdit entre autres, "de détruire, mutiler, capturer, transporter, perturber intentionnellement les individus, ainsi que de détruire ou d’enlever les œufs et les nids, et de détruire, altérer ou dégrader leur habitat".
La vallée de l’Aube propose également une abondance alimentaire pour les cigognes qui se nourrissent essentiellement de petits amphibiens et de petits rongeurs. Le calme de la zone a enfin pu séduire le couple de volatiles.
Pour permettre aux jeunes oiseaux de grandir sans risque, la commune de Molins et le Parc naturel régional de la Forêt d’Orient ont attendu trois mois après leur éclosion pour communiquer à ce sujet. "Nous ne voulions pas les déranger, mais aujourd’hui, ils ont grandi et commencent à prendre leur envol."
Ils sont ainsi devenus une petite attraction à Molins-sur-Aube. "On voit de plus en plus de curieux, surtout des familles avec les enfants, pour observer les cigognes", raconte le maire de la commune. Il craint toutefois que ces nouveaux résidents déménagent dès l'an prochain. "Nous espérons que les petits reviendront dans les années à venir, mais encore faut-il que le peuplier mort tienne le coup." Vous avez jusqu'à la mi-août pour avoir une chance de les contempler.