Ouverture dominicale : Match ouvre ses portes et passe en force

En juillet dernier la cour administrative d’appel de Nancy avait tranché, interdisant l’ouverture dominicale des commerces alimentaires de plus de 120 m² à Strasbourg et dans le Bas-Rhin. Malgré cela, le supermarché Match de la Robertsau a ouvert ce dimanche 9 septembre. 
 

Ouvrir, ne pas ouvrir ? Chez Match on a tranché ! A la Robertsau, l’enseigne a bien levé son rideau ce dimanche 9 septembre au matin. Une ouverture dès 9h, sous la protestation de plusieurs militants syndicaux mais saluée par les premiers clients au rendez-vous. "ça m’arrange on a toujours besoin de quelque chose", "c’est pratique, je suis très content. Il y a des gens qui ont besoin de faire leurs courses le dimanche" se défendent-ils, chariot en main.


Des clients soulagés, une direction en résistance…



Pourtant, en prenant cette décision, Match fait le choix de passer en force. Les responsables du magasin n'ont pas tenu compte de la mise en demeure de la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi) qui les avait appelés à "revenir sur ce projet d'ouverture dominicale, qui se ferait illégalement". Car en théorie, avec ses 1900 m2, le supermarché n’a pas le droit de travailler le dernier jour de la semaine. En effet, le 19 juillet dernier, les juges de la cour administrative d’appel de Nancy se sont penchés sur deux délibérations de la commune de Strasbourg et du département du Bas-Rhin. Elles encadraient l’ouverture des commerces alimentaires le dimanche selon la superficie de ces commerces (400 m², 1.000 m², 2.000 m²…). Sauf que ces dispositions de superficie ont été annulées, conséquence : tous les commerces alimentaires de plus de 120 m² doivent cesser de fonctionner le dimanche.

  

Une question d’interprétation…



La direction de l’enseigne verte et rouge ne l’entend pas de cette oreille. Et pour cause. Elle avance un chiffre d'affaires additionnel de 17 000 euros par dimanche, soit 884 000 euros par an. Résultat elle a décidé de s’appuyer sur sa propre interprétation de la décision de la cour administrative d'appel de Nancy, évoquant la suppression, selon elle, d’une notion de surface clairement définie, qui permettrait de facto d’ouvrir.

Complexe ? Pas faux ! Mais pour les syndicats, il n’y pas de lézard. Ce matin, ils étaient une vingtaine de militants CGT et CFTC à manifester et à tenter de faire faire demi-tour aux clients, balayant d’un revers de discours les arguments des dirigeants de du magasin. "On demande le respect du droit local, le respect du repos dominical qui est une des bases fortes du droit local d’Alsace-Moselle" assène Cyril Pelzer, délégué syndical CGT Match.

L’entreprise promet de respecter l’accord interprofessionnel Alsace-Moselle, faisant appel à des salariés volontaires, payés à 150% et décisionnaires de leurs  jours de repos. Un moindre mal pour le syndicaliste. "Avec les salaires précaires qu’on a dans la grande distribution, les salariés ont trouvé le moyen de gagner plus. Ils  jouent le jeu de la direction, c’est normal." Concernant les 11 embauches d’étudiants censés remplacer les salariés qui sont en repos en semaine, il n’y voit pas non plus l’occasion de se réjouir. "c’est de l’emploi minime sur un magasin qui a besoin de plus de main d’œuvre. Nous, nous revendiquons de l’embauche à plein temps".  En attendant, pour ou contre, la problématique de l’ouverture des surfaces alimentaires le dimanche est décidément encore loin d’être réglée.

  
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