Le président sortant de la région Alsace, Philippe Richert (LR), a été élu, lundi 4 janvier 2016, président de la "grande région" Alsace Champagne-Ardenne Lorraine (ACAL), par 102 voix, contre 46 à Florian Philippot (FN). Le nouveau président tend la main à la gauche et au gouvernement.
Philippe Richert (Les Républicains) - dont la liste l'avait largement emporté le 13 décembre avec 45,37% des voix contre 37,39% à celle conduite par Florian Philippot - n'a pas fait le plein des 104 voix issues de son camp : une élue lorraine, Marie Tribout est arrivée trop tard en séance pour prendre part au vote... Pour sa part, M. Richert a voté blanc. Il devient le premier président du conseil régional d'Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine (ACAL), lundi 4 janvier 2016.
Florian Philippot (FN) a en revanche fait le plein des 46 voix des élus de sa liste d'extrême-droite. Quant aux 19 élus de gauche présents sur la liste de Jean-Pierre Masseret - qui avait recueilli 17,24% et s'était maintenu au second tour malgré les consignes nationales du PS -, ils ont voté blanc.
Dans son premier discours, Philippe Richert a annoncé son intention d'associer l'opposition de gauche au fonctionnement de son exécutif, et a proposé au gouvernement un "partenariat" pour lutter contre le chômage et expérimenter de nouveaux transferts de compétences.
"Je serai le président du rassemblement", a promis le nouvel élu qui a rendu hommage aux nombreux électeurs de gauche qui ont voté pour lui au second tour pour faire barrage au Front national.
"Cette confiance, qui n'est pas un blanc-seing, aujourd'hui m'oblige", a-t-il affirmé, soulignant qu'il allait "proposer à la gauche de s'associer à la gouvernance régionale sans se compromettre".
L'ancien ministre en charge des collectivités de François Fillon a par ailleurs l'intention de discuter au plus vite avec l'Etat de nouveaux transferts de compétence avec l'Etat, "pour aller plus loin", par exemple en assurant un "pilotage unique des actions de formation professionnelles actuellement séparées entre l'Etat et la région".
Il a précisé qu'il rencontrerait prochainement le Premier ministre Manuel Valls et lui ferait des "propositions" en ce sens. "Je suis prêt à expérimenter avec l'Etat un partenariat inédit" car "le temps est venu d'unir nos efforts (...), de dépasser tous les clivages pour agir uniquement en faveur du bien commun", a-t-il dit.
un laboratoire de la démocratie territoriale
Promettant de "faire du Grand Est un laboratoire de la démocratie territoriale", le président sortant de la région Alsace a également promis une gestion "décentralisée", qui ne sera pas pour autant une "juxtaposition" des trois anciennes régions désormais fusionnées. Si Strasbourg sera la capitale du nouveau territoire, "nous jouerons la carte des complémentarités" avec Metz et Châlons-en-Champagne, a-t-il promis.
Le nouveau président a par ailleurs annoncé que les membres du Conseil régional allaient diminuer de 20% leurs indemnités, par rapport au plafond autorisé par la loi. Lui-même percevra environ 3.000 euros net par mois, au lieu de 3.800, a-t-il précisé.
Cette mesure "n'est pas cosmétique" car elle permettra d'économiser environ un million d'euros par an sur le budget de la région, a-t-il estimé. En outre, "les élus qui ne feront pas preuve d'assiduité seront sanctionnés financièrement" et un déontologue sera chargé d'écarter "tout conflit d'intérêt", a-t-il prévenu. Il a également promis de se consacrer "entièrement" à son mandat et de n'exercer "aucun autre mandat électif".
Premier discours de Philippe Richert (en intégral) :
Réduction du nombre de vice-président ACAL : rejet de l'amendement FN :