Philippe Richert (LR), a été élu lundi président de la région Alsace Champagne-Ardenne Lorraine. Il a recueilli sans surprise 102 voix sur 169 élus, contre 46 à M. Philippot.
Il a annoncé son intention d'associer l'opposition de gauche au fonctionnement de son exécutif, et a proposé au gouvernement un "partenariat" pour lutter contre le chômage et expérimenter de nouveaux transferts de compétences.M. Richert, 62 ans, dont la liste s'était largement imposée le 13 décembre avec 45,37% des voix contre 37,39% à celle conduite par Florian Philippot (FN) et 17,24% au candidat de gauche, Jean-Pierre Masseret, a recueilli sans surprise 102 voix sur 169 élus, contre 46 à M. Philippot.
Les élus de gauche, qui n'avaient pas présenté de candidat, ont voté blanc. "Je serai le président du rassemblement", a promis le nouvel élu devant l'hémicycle strasbourgeois. M. Richert a rendu hommage aux nombreux électeurs de gauche qui ont voté pour lui au second tour pour faire barrage au Front national. "Cette confiance, qui n'est pas un blanc-seing, aujourd'hui m'oblige", a-t-il affirmé, soulignant qu'il allait "proposer à la gauche de s'associer à la gouvernance régionale sans se compromettre".
L'ancien ministre en charge des collectivités de François Fillon a par ailleurs l'intention de discuter au plus vite avec l'Etat de nouveaux transferts de compétence avec l'Etat, "pour aller plus loin", par exemple en assurant un "pilotage unique des actions de formation professionnelles actuellement séparées entre l'Etat et la région". Il a précisé qu'il rencontrerait prochainement le Premier ministre Manuel Valls et lui ferait des "propositions" en ce sens. "Je suis prêt à expérimenter avec l'Etat un partenariat inédit" car "le temps est venu d'unir nos efforts (...), de dépasser tous les clivages pour agir uniquement en faveur du bien commun", a-t-il dit.
Promettant de "faire du Grand Est un laboratoire de la démocratie territoriale", le président sortant de la région Alsace a également promis une gestion "décentralisée", qui ne sera pas pour autant une "juxtaposition" des trois anciennes régions désormais fusionnées. Si Strasbourg sera la capitale du nouveau territoire, "nous jouerons la carte des complémentarités" avec Metz et Châlons-en-Champagne, a-t-il promis.
Le nouveau président a par ailleurs annoncé que les membres du Conseil régional allaient diminuer de 20% leurs indemnités, par rapport au plafond autorisé par la loi. Lui-même percevra environ 3.000 euros net par mois, au lieu de 3.800, a-t-il précisé. Cette mesure "n'est pas cosmétique" car elle permettra d'économiser environ un million d'euros par an sur le budget de la région, a-t-il estimé. En outre, "les élus qui ne feront pas preuve d'assiduité seront sanctionnés financièrement" et un déontologue sera chargé d'écarter "tout conflit d'intérêt", a-t-il prévenu. Il a également promis de se consacrer "entièrement" à son mandat et de n'exercer "aucun autre mandat électif".