En Allemagne, la qualification d'Emmanuel Macron est accueillie avec un immense soulagement. Les principaux partis saluent un choix qui donne l'avantage à un pro-européen. De l'autre côté du Rhin, à Kehl, ce lundi, les réactions portaient essentiellement sur cette question de l'Europe.
Le gouvernement allemand d'Angela Merkel a annoncé dès dimanche soir son soutien à Emmanuel Macron. "C'est bien que @EmmanuelMacron a eu du succès avec sa position pour une UE forte, une économie sociale de marché. Bonne chance pour les deux prochaines semaines", a dit Steffen Seibert, porte-parole de la chancelière conservatrice, sur son compte Twitter.
Cette prise de position n'est guère une surprise, le porte-parole ayant souligné par le passé qu'il n'y avait "aucun point commun entre la politique défendue par le Front national et celle que défend la chancelière". Mme Merkel avait reçu M. Macron durant la campagne électorale, comme elle avait accueilli les candidats de droite et de gauche, François Fillon et Benoît Hamon. Allant plus loin encore dans son soutien à Emmanuel Macron, le ministre allemand des Affaires étrangères, le social-démocrate Sigmar Gabriel, s'est dit "sûr" que le centriste serait élu président. "Je suis sûr qu'il va balayer au 2e tour l'extrême droite, le populisme de droite, les anti-européens", a-t-il dit dans un message vidéo sur Twitter depuis Amman où il est en déplacement.
"Heureux", il a qualifié l'ex-ministre français de l'Economie de "seul candidat vraiment pro-européen" et s'est dit convaincu qu'il ferait
"un excellent président". Le SPD allemand soutenait officiellement Benoît Hamon, du Parti socialiste, mais les cadres du parti pariaient en réalité sur Emmanuel Macron, jugé plus proche politiquement. M. Gabriel est l'ancien patron des sociaux-démocrates. Il a cédé sa place cette année à l'ex président du parlement européen Martin Schulz, chargé d'affronter Angela Merkel aux législatives du mois de septembre.
Dans les rues de Kehl, les passants rencontrés ce lundi soutiennent le plus européen des deux candidats. Emmanuel Macron est encore très peu connu Outre-Rhin, mais il rassure les Badois par son côté pro-européen, à seulement quatre jours de l'inauguration du tram Strasbourg-Kehl.