Procès du meurtre de Sophie Lionnet : les accusés ont agi de concert, selon le procureur

Ce jeudi, dans la dernière partie de son réquisitoire, le procureur de la Cour d'Old Bailey de Londres a accusé Sabrina Kouider et Ouissem Medouni d'avoir commis ensemble le meurtre de la jeune Troyenne Sophie Lionnet. Les mis en cause, eux, continuent de s'accuser mutuellement.

"Ensemble, ils l'ont menacée. Ensemble, ils l'ont agressée. Ensemble, ils l'ont gardée prisonnière. Ensemble, ils lui ont empêché tout contact avec le monde extérieur. Ensemble, ils l'ont torturée dans la salle de bain. Ensemble, ils lui ont fracturé les côtes et le sternum. Ensemble, ils ont caché son corps dans une valise. Ensemble, ils l'ont brûlée."

Ce jeudi, dans la dernière partie de son réquisitoire, le procureur Richard Horwell l'a martelé : Sabrina Kouider et Ouissem Medouni ont agi de concert dans le meurtre de Sophie Lionnet. Le corps de la fille au pair, une Troyenne de 21 ans, avait été retrouvé carbonisé dans le jardin de leur logement londonien en septembre dernier.

Devant la Cour d'Old Bailey de Londres, l'avocat de Ouissem Medouni a quant à lui dépeint son client en homme "passif", sous l'emprise de sa compagne. Sabrina Kouider, 35 ans, et Ouissem Medouni, 40 ans, s'accusent mutuellement d'être responsables de la mort de Sophie Lionnet, soutenant la thèse de l'accident.

Ils étaient persuadés que la jeune fille au pair avait comploté avec Mark Walton, ancien compagnon de Sabrina Kouider et membre fondateur du groupe de pop irlandais Boyzone, qu'ils accusent de pédophilie et d'abus sexuels. Ils ont fait subir à la jeune fille, décrite comme timide et naïve, des interrogatoires musclés, enregistrés pour certains, pour lui extorquer des aveux.

"Une étape de plus dans leur folie"


Avec ces aveux, "les accusés avaient obtenu ce qu'ils voulaient", selon le procureur Richard Horwell. Mais "il y avait un problème à leur plan, et ce problème, c'était Sophie. Il était hors de question d'aller à la police avec une Sophie gravement blessée et traumatisée. Il aurait été inévitable qu'elle dise au policiers ce qu'ils lui avaient fait". Pour le procureur, le couple a décidé de tuer Sophie : "Une étape de plus dans leur folie". "La mort de Sophie est la conséquence de cet arrangement, de ce plan."

Richard Horwell a rappelé le contenu d'une note écrite de la main de Sophie, retrouvée dans l'appartement familial. "Pourquoi moi? J'ai besoin d'aide pour les arrêter", écrivait-elle. "Elle voyait les deux accusés comme ses bourreaux, elle les mettait sur le même tableau", a souligné le procureur. "Ensemble, ils ont commencé, ensemble ils ont terminé​. Ils doivent maintenant accepter les conséquences de leurs actions", a conclu le magistrat.

L'avocat de Ouissem Medouni, Orlando Pownall, s'est lui attaché à distinguer les responsabilités des deux accusés, priant les jurés de "résister à la tentation de les mettre dans le même sac". Sabrina Kouider et Ouissem Medouni, "c'est le jour et la nuit", a-t-il avancé. Et de comparer les "larmes de crocodiles" de l'accusée à l'audience, à "l'émotion authentique" de son client quand il a évoqué son père défunt.

Pour l'avocat, Sabrina Kouider "souffre de problèmes mentaux", d'obsessions, et d'un "tempérament violent". "Les opposés s'attirent", selon l'avocat. Sabrina Kouider, "c'est la personne violente" et Ouissem Medouni, "c'est l'exact opposé. Il est passif. Elle s'est servie de lui, c'était son bouche-trou".

Le couple s'était rencontré en 2001 lors d'une fête foraine en France. Ils ont ensuite entretenu une relation entrecoupée de ruptures, jusqu'à leur arrestation le 20 septembre 2017. C'est ce jour-là que les pompiers ont retrouvé le corps carbonisé de Sophie Lionnet, dans le jardin du couple, dans le sud-ouest de Londres. Il présentait de multiples fractures au sternum, aux côtes et à la mâchoire mais en raison des brûlures, la cause exacte de la mort n'a pas pu être déterminée.

Débuté le 19 mars dernier, le procès prendra fin ce vendredi. Le verdict est attendu le mardi 15 mai.


 

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