Le Ramsaspiel ou Ramsa pour les intimes est une variante simplifiée de la belote. Autre particularité, on n'y joue qu'un jour par an. La veille de l'épiphanie. A Reiningue uniquement. Aussi rare que prisé, le Ramsa séduit chaque année, de plus en plus de joueurs. A vos ardoises !
Il faut vraiment être alsacien pour le connaître. Et encore, alsacien du sud. Mieux, alsacien de Reiningue. Le Ramsaspiel ou Ramsa pour les intimes fait partie de ces vieilles traditions qui retrouvent du poil de la bête. Et c'est tant mieux.
Le Ramsa c'est quoi ?
Alors là c'est simple. Archi simple. Le Ramsaspiel est une variante allégée de la belote. On nous le promet, les règles s'apprennent en 5 minutes ( vous allez vite comprendre pourquoi 5 mn et non pas 4 ou 6 ). L'origine exacte du Ramsaspiel pourrait être tirée de l'arabe « Ramsa », qui signifie cinq. Car tout tourne autour du chiffre 5 : les tablées comportent 5 joueurs, qui reçoivent 5 cartes. Le but n'est pas de comptabiliser des points, mais de faire des plis. Chaque participant dispose d'un capital de 15 points, ou plis, au départ. Si quelqu'un n'arrive pas à réaliser de pli, il est « rams » et accuse une pénalité de 5 points supplémentaires. Il peut aussi passer son tour, en fonction de ses cartes. Le premier arrivé à 0, gagne.
Les résultats sont inscrits sur une ardoise, avec une craie, comme dans l'ancien temps. On ne se sert jamais de papier et de stylos, non mais ça va pas la tête ? Sinon, pour les esprits moins voyageurs, "ramsa" signifie amasser (des plis ?) en Alsacien ... tout simplement.
Une histoire ancestrale
Né à la fin du XIXème siècle on le pratiquait dans toutes les auberges du coin, le soir du Nouvel an et ce jusque dans les années 60. Certains historiens affirment même que le Ramsaspiel remonterait au Moyen âge. Il faut bien avouer qu'à cette période de l'année, les gens qui travaillaient autrefois la terre, n'avaient pas grand chose à faire. Saine occupation donc. Si le Ramsa est revenu sur la table, c'est grâce à l'ASC Saint-Romain de Reiningue. Ces passionnés ont décidé de ressusciter cette tradition au moins une fois dans l'année. La veille de l'épiphanie. Trente ans que ça dure.
Chaque année, la halle des sports se transforme donc en véritable tripot. Une quarantaine de tables remplacent ballons et paniers. Place aux atouts, aux 180 joueurs et à la tireuse. " Il y a tous les âges. Les enfants, leurs parents et même les grands parents. Il y a même des habitués qui viennent de loin pour jouer sauf s'il neige trop" s'amuse Marc Perrin, pdt de l'ASC St Romain. "Moi je ne joue pas mais j'organise l'événement et c'est du travail."
Pour les novices, rendez-vous à 16h pour l'initiation. Pour les joueurs avertis c'est 19h. Une partie dure en moyenne 3/4 d'heure. La soirée elle beaucoup beaucoup plus longtemps. Là encore c'est simple " jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de joueurs. Ca peut durer jusqu'à 2h du matin cette histoire." Hé oui il faut dire que l'enjeu est de taille. Un gros Bretzel brioché à gagner à chaque partie. Là encore c'est la tradition. C'est d'ailleurs pour cette raison que le jeu s'appelle également le "Bretzalaspiel". A deux euros la mise, c'est du gâteau non ?