Comme en 2016, l'AFPIA, qui forme des apprentis du meubles à Liffol-le-Grand, peine toujours à trouver son public. Nous y sommes retournés, ainsi qu'à la société d'ameublement Pierre Counot Blandin, afin de comprendre leurs difficultés à trouver de la main d'oeuvre spécialisée.
Depuis décembre 2016, Liffol-le-Grand, c'est le lieu où sont fabriqués officiellement, les sièges haut de gamme portant cette appellation.
Une aubaine pour tout jeune voulant se lancer dans les métiers de bois ? Et bien non !
Comme fin 2016, lorsque nous nous étions rendu sur place pour rencontrer formateurs et fabricants implantés dans la commune, la manque de main d'oeuvre reste criant.
Les entreprises y recherchent régulièrement des apprentis, mais l'Association pour la Formation Professionnelle des Industries de l'Ameublement (AFPIA) ne forme pas assez d'apprentis par manque de candidats.
Des filières méconnues
C'est dommage, les gens vont en (formation) générale alors qu'ils auraient pu faire un apprentissage.
Florian Gremillet est opérateur en commandes numériques à la société Pierre Counot Blandin. Pour lui, il faut valoriser davantage l'apprentissage et faire connaître les métiers du bois. La menuiserie, l'ébénisterie... sont des des secteurs possédant et demandant un savoir-faire conséquent, où on recherche régulièrement des ouvriers qualifiés.
C'est spécifique à notre secteur. On cherche beaucoup de monde mais on ne trouve personne.
Mais une autre raison, selon lui, explique également la difficulté à trouver des apprentis à Liffol. La région manque d'attractivité, et les apprentis formés ne restent pas forcément après avoir eu leur diplôme.
Ces jeunes préfèrent les grandes agglomérations aux territoires ruraux, ce qui n'aide pas les employeurs du coin à recruter du personnel.
Une embauche à la clé
Pourtant, ce ne sont pas les demandes d'embauche des entreprises qui manquent sur le secteur. Anne Thireau-Gérard, gérante de la société Pierre Counot-Blandin le confirme.L'entreprise, spécialisée dans l'ameublement des hôtels de luxe depuis quatre-vingts ans, mise sur le long terme. Il faut en moyenne dix ans pour former totalement un ouvrier à l'artisanat d'art. L'apprentissage offre donc une quasi-garantie de se voir proposer un emploi à l'obtention du diplôme.
Le secteur a régulièrement besoin de sang neuf. Une entreprise pour un apprentissage se trouve très facilement, d'après un élève en première année de CAP Menuiserie à l'AFPIA.
L'occasion, pour ceux qui se découvriraient une vocation pour les métiers du bois, de se jeter à l'eau.