Reims : Lucas Créange, médaillé de bronze en tennis de table adapté aux Jeux Paralympiques, célébré à son retour

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Participer aux Jeux Paralympiques, c’est un rêve que le licencié de l’Olympique Rémois de Tennis de Table, vient de réaliser. Lucas Créange revient de Tokyo, au Japon, couronné de lauriers. A Reims, son retour est célébré avec un mélange de joie, de fierté et d'émotion.

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Sur le quai de la gare de Reims, ce mardi 31 août, sa famille, le président de son club, l'O.R.T.T., Albert Gauvin, son entraîneur Christophe Canat, un joueur du club Loïc Garot, et l’adjoint au maire de Reims, délégué aux sports, Raphaël Blanchard, sont venus accueillir Lucas Créange. Le Troyen, qui fêtera son 29ème anniversaire, le 26 octobre prochain, rentre de Tokyo. Il y a participé aux Jeux Paralympiques, et a décroché la médaille de bronze, en tennis de table adapté. C’est un bel exploit, mais pas totalement une surprise, pour son entourage. Lucas a un parcours exceptionnel.
 

Paris 2024, en ligne de mire

Devant l’Hôtel de Ville de Reims, où le maire Arnaud Robinet l’a reçu, Lucas Créange présente sa médaille, recto et verso. Il en est fier, et à juste titre. Cette médaille, qui va lui rapporter une prime de 15.000 euros, il l’a décrochée, avec ses tripes. "J’étais tendu dans la première manche. C’était très difficile mais j’ai réussi à gérer mes émotions. J’ai été déçu par la demi-finale, et j'ai perdu face au champion paralympique. C’est la médaille la plus importante de ma carrière. Ce n’est pas comparable aux championnats du monde, car il y avait du très haut niveau. Cette médaille, je l'a dédie à tous ceux qui m'ont soutenu, et particulièrement à mon coach. C'est le plus beau cadeau, que je pouvais lui faire."

S’il est terriblement ému après ce succès, c’est aussi à cause de l’accueil à son retour dans la Cité des Sacres. "C’est quelque chose d’énorme, une surprise totale. La ville m’a suivi, et je l’en remercie". Ceux que le champion tient à remercier, également, ce sont les Japonais, sympathiques, souriants, accueillants. "Ils se sont battus, pour que ces jeux aient lieu. C’était extraordinaire. Ça s’est bien passé, malgré le contexte sanitaire." L’athlète de haut niveau a pu, sur place, rencontrer d’autres sportifs, et découvrir une autre culture.

C'est quelqu'un de très attachant. Il est tenace, s'entraîne avec beaucoup de sérieux.

Albert Gauvin, Président de l'Olympique Rémois de Tennis de Table


Lucas Créange n’avait pas le droit de sortir du village olympique, sauf pour aller s’entraîner, concourir ou assister à la cérémonie d’ouverture. Chaque matin, il était soumis à un test salivaire et à un questionnaire sur son état de santé. Il reconnaît qu'il y avait pas mal de pression. Les vues sur les immeubles et la mer, qu’il apercevait du neuvième étage de la résidence où il était logé, lui font dire que : "Tokyo est une ville magnifique. Dans les bus qui me transportaient, j’ai aperçu la tour, qui ressemble à la Tour Eiffel, et des bateaux. J'étais heureux comme tout, là-bas." Lucas Créange évoque une expérience très enrichissante, mais se tourne déjà vers l’avenir. Son objectif, c’est une nouvelle médaille, le podium, en 2024. "J’ai le niveau, dit-il. Je ferai en sorte d’être plus fort, dans trois ans à Paris." Pour cela, le pongiste va continuer à s'entraîner à Reims, mais sa préparation s'effectuera aussi à Poitiers, et au centre international d'entraînement de Metz.


Un "winner"

Elisabeth Créange, la maman de Lucas, raconte que c’est depuis l’âge de 13 ans, que Lucas, arrivé à Reims à quatre ans, pratique le tennis de table adapté. "Il jouait en amateur, à droite, à gauche, et au bout de quelques temps, il a été repéré par "Sport adapté". Depuis, le champion a enchaîné les succès mais tout n’a pas toujours été facile pour le pongiste.

"Lucas joue en classe 11 à cause de troubles psychiques, explique sa maman. Il est très travailleur, mais il a rencontré beaucoup de difficultés quand il était petit. Son père est décédé et son parcours scolaire n’a pas été simple, mais il a tout de même décroché son bac, en Sciences et Technologies de l’Agronomie et du Vivant, à Thillois. Il a suivi une formation de C.A.P. en viticulture, et effectué un stage en alternance chez Taittinger".

J'étais tendu dans la première manche. C'était très difficile, mais j'ai réussi à gérer mes émotions...C'est la médaille la plus importante de ma carrière.

Lucas Créange, médaillé de bronze à Tokyo 2020


"Il avait beaucoup à se prouver. Le suivi d’un pédopsychiatre et le sport l’ont énormément aidé." Dans l’avenir, quand sa carrière de compétiteur sera derrière lui, Lucas Créange pourrait travailler dans la viticulture, mais il espère avoir des opportunités, dans le sport. Pendant qu'il était au Japon, Lucas Créange et sa maman ont échangé sur Whatsapp. Mais Elisabeth Créange n'a pas pu assister au match de son fils. "Il ne pouvait pas y avoir de caméra pointée sur chaque table", dit-elle.
 

Des heures d’entraînement

Albert Gauvin est le Président de l’O.R.T.T., club dans lequel est licencié le jeune homme. Il se souvient : "à ses débuts, on a joué ensemble, ensuite, il a tracé son chemin, un peu seul. En 2014, avec le "Sport adapté", l’aventure était lancée. Il a accumulé les titres. En 2015-2016, il a remporté le titre de champion du monde I.N.A.S. Il a disputé différents open, en Equateur, en Corée. En 2016, il était qualifié pour les Jeux de Rio, mais a buté en quart de finale".

Dans ce sport où le mental est très important, Lucas Créange s'exerce 20 heures par semaine, avec son entraîneur Christophe Canat, qui le suit depuis des années. Il effectue des stages à Poitiers, lieu de rassemblement du sport adapté.

 

La fierté du club

La Covid 19 n’a pas interrompu la préparation du pongiste. En tant que sportif de haut niveau, il a pu poursuivre ses entraînements, à Reims mais aussi à Montpellier, notamment. Il joue en Nationale 2, pour l’O.R.T.T., et rencontre ainsi des valides. Cela lui permet d’accumuler des progrès.

"C’est quelqu’un de très attachant, confie Albert Gauvin. Il est tenace, s’entraîne avec beaucoup de sérieux. Il a fait d’énormes progrès mentaux, au fil des ans, avec ce sport, qui est un sport de combat. Ce n’est pas tous les jours qu’on décroche un podium", ajoute avec fierté le président du club. "En 92 et 96, il avait déjà ramené l’argent, par équipe. Que demander de plus ?" L'or, peut-être, en 2024, à Paris.

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