Le dossier d'une Rémoise de 18 ans, convertie à l'islam salafiste, était examiné par le tribunal administratif de Paris ce mardi. La jeune femme est interdite de quitter le territoire et veut faire lever cette mesure. La décision sera connue dans deux semaines.
L'affaire d'une jeune Rémoise de 18 ans, convertie à l'islam salafiste et interdite de sortie du territoire était examinée ce mardi matin par le tribunal administratif de Paris. Son avocat, Me Ludot, a déposé un recours pour faire annuler les deux arrêtés d'interdiction du territoire dont fait l'objet sa cliente (arrêté du 15 octobre 2015, renouvelé le 20 mai 2016, et renouvelables tous les 6 mois). La décision du tribunal sera rendue le 18 octobre.
Il estime que le décret sur lequel s'appuie cette décision crée une situation de non droit. Le décret vise les personnes pour lesquelles on a des "raisons sérieuses de penser" qu'elles partent à l'étranger se livrer à des activités terroristes, ou partent sur des zones où sont faites des activités terroristes et pourraient à ce titre représenter un danger à leur retour en France.
Un départ pour l'Arabie Saoudite envisagé
La jeune femme raconte avoir voulu gagner l'Arabie saoudite, parce qu'elle "se sent mal" en France et assure qu'elle "rejette Daech", le groupe jihadiste Etat islamique qui a revendiqué une série d'attentats meurtriers en France depuis début 2015. Elle nie avoir "jamais voulu rejoindre la Syrie" ou un quelconque théâtre de guerre.Ce n'est ni l'avis de sa mère, ni celui du gouvernement. La première a signalé sa fille pour "radicalisation soudaine" le 29 septembre 2015, trois jours avant ses 18 ans. Le second a pris un arrêté d'interdiction de sortie du territoire le 15 octobre, jugeant sérieux les "risques de départ à l'étranger pour participer à des activités terroristes". Une mesure d'interdiction renouvelée six mois plus tard et que la jeune femme conteste, craignant de la voir reconduite "à perpétuité". "Je me sens comme en prison", dit-elle à la barre.
"Je respecte les lois de la République"
On ne voit que l'ovale de son visage, tout le reste de son corps a disparu sous un jilbab (voile très ample), jusqu'au bout des doigts gantés de noir. Elle a désormais 18 ans et dit vouloir "vivre libre". Cette jeune Française s'est convertie il y a deux ans à l'islam et a vite épousé le courant salafiste, qui prône "la rigueur des premiers temps, de l'époque du prophète", explique-t-elle.
Le rapporteur général a réclamé le maintien de l'interdiction de sortie du territoire pour Chloé. Le tribunal rendra sa décision le 18 octobre. La jeune femme affirme avoir "pour le moment renoncé à partir". "Je respecte les lois de la République", assure-t-elle à la presse. Mais alors, pourquoi sortir dans la rue intégralement voilée ? Elle hésite, puis répond : "Je respecte les lois de la République sur ce qui ne contredit pas la religion."