Rencontre avec deux barbus de Reims et Troyes, finalistes du championnat de France de barbe 2019

Le championnat de France de barbe aura lieu le 22 juin 2019 à Paris avec plus de 300 inscrits qui concourront dans pas moins de six catégories différentes. Parmi eux, Yoan Vidart de Troyes et Florian Dupressoir de Reims.

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Vanille-mangue pour l'un, orange ou menthe poivrée pour l'autre. Ils ne parlent pas de parfum de sorbet, mais des arômes d'huiles de soin qu'ils aiment appliquer sur leur barbe. "Je privilégie l'odeur", assure le Troyen, "la qualité du produit (hors de question d'acheter des produits de supermarché) et l'odeur" pour le Rémois, qui ne s'approvisionne en huile à barbe uniquement chez son barbier.

Les deux futurs concurrents du championnat de France de barbe, qui se tiendra le 22 juin à Paris, bichonnent leur protégée au quotidien. Brushing, peigne, huile, crème ou encore de la cire… en tout, ils dépensent une cinquantaine d'euros par mois pour l'entretenir. "En comptant le barbier" pour Yoan Vidart, qui vit à Troyes. "Sans compter le barbier, car j'achète des produits plus chers" pour Florian Dupressoir, de Reims.
 

Une barbe entretenue plus d'une demi-heure par jour

Les deux trentenaires (ou quasi trentenaire pour Yoan, qui les aura le 3 août prochain), passent en moyenne plus d'une demi-heure quotidienne pour entretenir leur "chevelure""Au fur et à mesure qu'elle poussait, j'ai piqué les produits pour cheveux de ma femme. Ses masques pour nourrir, puis la cire pour coiffer…", se souvient Florian, qui n'a pas touché à ses poils depuis trois ans.

Pour le Rémois, tout a commencé par "une flemme de se raser" en 2014. Puis la paresse s'est transformée en coquetterie :

La barbe me vieillissait, j'avais l'impression d'être plus viril. Sans elle, je fais vraiment gamin, on dirait un poupon.
- Florian Dupressoir, concurrent rémois au championnat de France de barbe


A tel point qu'après un petit accident de rasage, le Rémois a dû tout couper il y a trois ans, après deux années sans faute. Son fils, âgé de 8 ans, "en est resté pantois". Il n'y a qu'à voir sa carte d'identité, on le reconnaît à peine. D'un côté, un Florian aux allures de premier de la classe. De l'autre, un jeune homme qui paraît la quarantaine. "C'est l'effet recherché. Ma compagne a quinze ans de plus que moi, ça gomme notre différence d'âge", revendique le Marnais.
 

 

La barbe comme identité


"La barbe me vieillit aux yeux des autres, qui osent moins aller à l'encontre de ce que je dis", a constaté l'éducateur sportif auprès de jeunes en situation de handicap. Que ce soit à son travail ou avec des amis, elle coupe court aux débats depuis qu'elle fait partie de son visage. "C'est comme si les gens pensaient que je suis plus sage. Ils me contredisent moins, prennent ce que je dis pour acquis." 

Yoan aussi a constaté quelques différences de comportement autour de lui.

Quand je suis au supermarché, souvent, les enfants s'arrêtent et disent à leur maman : 'Regarde le monsieur !' J'attire beaucoup plus de regards qu'avant.
Yoan Vidart, concurrent troyen au championnat de France de barbe


Il faut dire que l'Aubois s'est laissé pousser les poils jusqu'à 30 cm de longueur pour les championnats du monde, qui se déroulaient du 17 au 19 mai à Anvers, en Belgique. Lui qui a terminé à la 17e place, aimerait bien décrocher la première pour le championnat de France. Pour Yoan, tout est parti d'un petit défi. Après que sa copine l'a quitté, "n'ayant plus de compte à rendre", il s'est dit qu'il n'allait plus se raser. "A 5-6 cm, j'avais pas mal de compliments, et j'ai décidé de la laisser pousser un an, histoire de voir le résultat."

En 2018, il concourt pour le championnat de France de barbe de moins de 20 cm. Là encore, les compliments fleurissent et convainquent le Troyen de poursuivre l'aventure l'année d'après, catégorie 30 cm pour le mondial d'Anvers. "Je voulais en profiter tant que ce n'est pas loin de chez moi", souligne-t-il. L'édition précédente se déroulant aux Etats-Unis et la suivante en Nouvelle-Zélande, le Troyen a dû faire un choix.
 

Six catégories différentes

A Paris le 22 juin, six catégories de barbe seront évaluées : plus ou moins de 20 cm, Garibaldi, Verdi, Freestyle ou moustaches. Yoan a opté pour "plus de 20 cm" et Florian "Garibaldi", une forme de barbe arrondie, dense, avec la moustache légèrement rasée (contrairement à la Verdi, où la moustache est relevée et sculptée). "J'ai choisi en fonction de la forme de mon visage. J'ai essayé la Verdi, mais c'était trop compliqué de sculpter ma moustache tous les jours."

Après les championnats de France, hors de question de se raser. Pas question non plus de laisser leur motif de fierté pousser indéfiniment. "Plus elle est longue, plus je la vois petite", concède Yoan. "Ma copine adore, mon fils est fan. Là, je suis arrivée à une taille qui me convient", conclut Florian.
 
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