A partir de juillet prochain, il va falloir lever le pied sur les routes secondaires dont la vitesse devrait passer de 90 à 80km/h. La mesure devrait être officiellement annoncée demain par le gouvernement. Elle est défendue par plusieurs personnalités, dont Erik Elkouby et Armang Jung.
Le point de vue est clair. Ne pas réduire la vitesse à 80km/h sur les routes secondaires "ne serait pas un manque de courage, ce serait une faute face à l’évidence scientifique et à la volonté affichée de réduire la mortalité routière" estiment plusieurs personnalités politiques et journalistes dans un communiqué adressé au gouvernement le 5 janvier dernier.
À côté de l’ancien Premier Ministre Manuel Valls, du journaliste Robert Namias ou encore du Docteur Philippe Lauwick, Président de l’Automobile Club Médical de France, à la signature on trouve aussi deux alsaciens. L’ancien député et membre du Groupe d’Etudes Sécurité Routière Eric Elkouby et Armand Jung, Président du Conseil National de la Sécurité Routière de 2012 à 2016. Un appel dans lequel ils demandent expressément l’abaissement de la vitesse maximale autorisée, affirmant ne pas être « auto-phobe » mais pragmatiques. Il s’agit, selon eux, de "diminuer le nombre d’accidents, de blessés et de morts et donc améliorer la qualité des déplacements". Chiffre à l’appui puisque cette mesure permettrait de sauver "350 à 400 vies chaque année".
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Le projet ne fait cependant pas l’unanimité. Les associations d’automobilistes et de motards sont vent debout. Mais aux réfractaires, les signataires répondent en balayant un à un les arguments. Rallongement du temps de trajet ? Faux ! Selon eux, il n’y aura pas de pertes de temps significatives puisque le trafic sera fluidifié et mieux régulé. Encore une façon de pénaliser financièrement les conducteurs ? "Il est indécent de parler de « pompe à fric » alors que respecter la limitation permet à chacun d’éviter la sanction"' argumentent-t-ils.
En attendant, le gouvernement s’apprête à trancher favorablement, puisque l’annonce officielle de la baisse, ainsi que d’une série d’autres mesures, devrait intervenir demain, mardi 9 janvier 2018, à l’issue du conseil interministériel de sécurité routière. Objectif : enrayer une mortalité routière repartie à la hausse depuis 2014.
Attention prudence
Malgré tout Armand Jung se veut prudent. "J’espère que demain on n’arrivera pas à des demies-mesures et que les lobbys automobiles ne l’emporteront pas. À plusieurs reprises on a cru avoir des garanties, puis au final on a eu des reculades. C’est un combat de longue haleine. Je n’ai jamais compris pourquoi il y avait une telle réticence à l’égard de cette mesure symbolique qui doit aussi être accompagnée d’une législation renforcée concernant l’usage du téléphone portable au volant. C’est au-delà de toute considération politique. Il en va du respect des familles qui ont perdu un proche sur la route".
Et le député honoraire de demander le rattachement du Délégué interministériel à la sécurité routière à Matignon pour peser encore plus dans les décisions gouvernementales. Il vient d’adresser un second appel en ce sens, au Premier Ministre Edouard Philippe.