Sainte-Marie-aux-Mines : habitants, associations et élus attendent un maire désespérément

Voilà presque trois mois que Sainte-Marie-aux-Mines, Haut-Rhin, n’a plus de maire. Annulées par la justice en septembre 2020, de nouvelles élections pourraient se tenir les 21 et 28 mars prochain. Elus, habitants et commerçants demandent au préfet du Haut-Rhin de trancher rapidement.  

La fin du suspens se rapproche à Sainte-Marie-aux-Mines. La commune devrait pouvoir retourner aux urnes et élire son maire en mars prochain, à condition que la situation sanitaire le permette et ne se dégrade pas rapidement. Un nouveau scrutin municipal très attendu par de nombreux élus locaux, habitants et associations de commerçants, qui n’ont pas hésité à en appeler au préfet du Haut-Rhin à de multiples reprises. Le 4 février dernier, un collectif citoyen lui avait notamment adressé une lettre ouverte pour demander la tenue des élections au plus vite, sans attendre le mois de juin, limite calendaire fixée par la loi.  "Nous ne pouvons pas accepter plus longtemps la carence démocratique", avaient écrit les signataires.

 

lettre ouverte prèfet 1er fèvrier 2021 by France3 Alsace on Scribd

 

Commune attend maire désespérément

Depuis le 17 novembre 2020, Sainte-Marie-aux-Mines, un peu plus de 5000 habitants, n’a plus personne pour porter l’écharpe tricolore et la commune. Quelques mois plus tôt, le tribunal administratif de Strasbourg avait annulé les élections municipales au motif que le secret du vote n'a pas été respecté dans deux bureaux de vote sur quatre. Claude Abel, le maire sortant à l’origine du recours, avait été battu de 15 voix, par Noëllie Hestin.

Depuis, c’est une délégation spéciale qui tient les rênes de la cité, comme celles de celles de Dessenheim, en "ayant des compétences relativement limités", souligne le député du Haut-Rhin Jacques Cattin.

Il fait partie de ceux qui ont intercédé auprès des autorités pour accélérer la machine électorale. "Les délégations spéciales, en place dans ces deux communes, ne permettent pas une prise de décision sur des dossiers importants ou sur des projets structurants pour ces collectivités. Il est essentiel, pour le bon fonctionnement de ces deux communes et de leurs intercommunalités respectives, que les élections se tiennent rapidement !", argumente-t-il sur le site de l’Assemblée Nationale.

"La préfecture est dans une position inconfortable vu le contexte épidémique mais en fait, on s’aperçoit qu’on est dans un territoire où la situation sanitaire est plutôt bonne, et qu’il y a des élections qui se déroulent ailleurs, dans le Nord ou encore dans les Ardennes. Pourquoi pas chez nous ?", interroge de son côté Noëllie Hestin.

L’éphémère maire, tout comme son prédécesseur, se disent prêts à repartir en campagne. Mais quand ? Comment ? "Sans dates officielles, c’est compliqué. On fait une demi-campagne jusqu’à présent. On ne peut pas tout dévoiler du programme pour garder le suspens. On ne livre pas tous nos arguments tout de suite. C’est éprouvant", confie-t-elle, en pointant aussi du doigt les dossiers municipaux qui s’accumulent.

"C’est une situation intenable pour les habitants et ceux qui ont des projets locaux puisqu’il n’y a pas de décideurs."

Des projets. L’association des commerçants, artisans et prestataires de service du Val d’Argent en regorge justement. Sa présidente, a signé la lettre destinée au préfet.

"Cela fait deux ans que l’on cherche à dynamiser la vallée, on est dans le concret et on rencontre des freins. S’il y a une décision à prendre, sans l’ensemble des élus, ce n’est pas possible. J’ai aussi un collègue qui souhaite acheter un terrain pour s’agrandir, il est bloqué. C’est professionnel, on ne peut pas se permettre d’attendre le mois de Juin. Il faut des élections rapidement", martèle à son tour Nicole Baradel.

L’intercommunalité au point mort

Une impatience qui ne s’arrête pas aux portes de Sainte-Marie-aux-Mines. la ville détient 7 sièges sur 14 au sein de la communauté de communes du Val d’Argent. A sa tête, Jean-Marc Burrus s'inquiéte pour le budget qui reste à boucler.

"Nous devons voter le budget de la communauté de commune avant le 15 avril. Mais c’est difficile de délibérer avec 50% de conseillers communautaires en moins. Ils représentent à eux seuls un peu plus de 50% de la population de ce territoire. C’est juste pas possible. Une telle situation n’existe nulle part ailleurs".

« Ce n’est pas la peine de forcer les choses »

Faut-il presser le pas ? De son côté, Claude Abel refuse de céder à la panique. "Certes, les nouveaux projets sont à l’arrêt pour le moment, mais globalement, ça se passe bien. Il faut être raisonnable. On ne peut pas vouloir être attentif à la santé des habitants et les mettre en dangers pour gagner quelques semaines".

Et de rappeler que le 15 mars 2020, premier tour des municipales, des collègues, des assesseurs, des habitants avaient pris des risques pour maintenir le scrutin. "Il y a des arguments valables pour attendre. Il faut apprendre des erreurs du passé et ne pas être égoïste. Je fais confiance aux services de l’Etat", conclut-il.

Enjeux sanitaires et démocratiques sont-ils compatibles?  La préfecture du Haut-Rhin n'a pas encore officiellement arrêté de dates. Contactée, elle n’a pas donné suite à nos sollicitations pour l'instant.

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