La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a inauguré mardi à Strasbourg une station d'épuration qui injecte directement du biométhane tiré des eaux usées dans le réseau de gaz de ville, présentée par ses promoteurs comme une première.
Le reportage de M. Goetz - V. Roy - S. Sturtzer. Interviews : Ségolène Royal, ministre de l'écologie, du développement durable et de l’énergie - Frédéric Pierre, cChef de projet Suez - Robert Herrmann, président (PS) de l'Eurométropole
Si le gaz naturel reste encore à court terme utile pour la transition énergétique car il émet moins de gaz à effet de serre que le charbon ou le fuel, à moyen terme cependant "la France doit progressivement substituer le gaz naturel par du biogaz", afin de "respecter ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre".
Fermentation, via des bactéries, des boues d'épuration
Le procédé de la méthanisation utilisé dans la station de Strasbourg n'est pas nouveau: il s'agit d'une fermentation, via des bactéries, des boues d'épuration, ces résidus de fin de parcours dans le traitement des eaux usées. Cette "digestion" génère du biogaz, souvent valorisé en électricité ou en combustible. La grande nouveauté du projet strasbourgeois, baptisé Biovalsan et lancé en 2012, est d'en faire un biométhane de haute qualité, en le purifiant et en le débarrassant du gaz carbonique qu'il contient, puis de l'injecter dans le réseau de gaz naturel.
Des barrières réglementaires entravaient jusqu'à l'an dernier la route au biométhane des stations d'épuration. Mais le cadre réglementaire a été modifié en juin 2014 pour autoriser et soutenir la production de biogaz à partir des boues d'épuration des stations. Biovalsan, soutenu par un financement de plus de 2 millions d'euros de la Commission européenne, est porté par la Communauté urbaine de Strasbourg, Réseau GDS et Suez Environnement.