Potagers, jardins : si on profitait du confinement pour jardiner autrement ? Trois conseils faciles à suivre

Vous connaissez peut-être Eric Charton, chroniqueur jardinage sur France 3 Alsace. Mais ça c'était avant le confinement. Désormais, il divulgue ses conseils sur les réseaux sociaux. En voici trois pour jardiner autrement destiné à ceux qui ont le privilège d'avoir un jardin.

L'idée a germé naturellement dans l'esprit d'Eric Charton, jardinier et chroniqueur de Ensemble c'est Mieux. Pourquoi ne pas profiter de ce confinement, qui nous est imposé depuis le 17 mars 2020, pour revoir nos méthodes et nos habitudes de jardinage? Car oui, que fait le jardinier amateur, entre le 17 mars et le 17 avril d'ordinaire? Il fait ses semis sous serre ou en intérieur, il prépare sa terre, il l'ameuble, l'amende, la fertilise. Il surveille les bourgeons et craint les gelées tardives. Et il commence à semer en pleine terre ou repique ses semis, promesse de fiertés culinaires à venir.

Et si c'est bien la nature qui dicte ses lois, avec ses caprices météo et ses particularités de terroir, si elle a choisi un virus couronné pour nous rappeler sa puissance, que diriez-vous de la laisser mener au moins pour cette saison, le bal du potager? Et cerise sur le cerisier, le gain sera double pour nous  car comme le dit très justement Eric Charton : 

Le jardinage naturel n'est pas un style, mais un comportement joyeux qui améliore le pouvoir de non-achat
- Eric Charton, jardinier club relais et compostage

Jardiner autrement pour profiter plus, ce pourrait être la devise qui rime avec coronavirus. Voici donc les trois conseils d'Eric Charton, faciles à suivre, quel que soit votre niveau en jardinage.


1 - Arrêter de tondre votre pelouse

Premier conseil donc: ne rien faire. Personnellement, ça me va. Oui mais pourquoi? Pour profiter, on vous dit. Profiter des petits points colorés qui vont éclore au milieu de votre étendue verte. Une palette de jaunes, de blancs, de mauves et de violets qui va progressivement s'étaler sur votre pelouse. Les insectes pollinisateurs vont rappliquer à tire d'ailes et vous vous sentirez tout de suite moins seuls dans votre confinement. Un spectacle permanent et gratuit qui porte le doux nom de biodiversité. Une occasion en or de mettre une réalité sur un concept avec lequel on nous rebat les oreilles. 

Autre avantage :  ce choix est reposant à double titre:
  1. Pas de ronronnement agaçant de tondeuse. Je me permets une parenthèse: je ne sais pas si vous avez remarqué, mais en général lorsqu'un voisin tond, cela suggère l'idée à votre autre voisin de tondre à son tour, mais évidemment pas en même temps. Et lorsque vous soufflez enfin à l'arrêt de la première tondeuse, c'en est une seconde qui démarre à votre plus grand désarroi. Le voisin est ainsi fait. 
  2. Cela va améliorer la fertilité de votre sol. Et par là même vous éviter de le fertiliser artificiellement et coûteusement. Encore du bénéfice à ne rien faire. Procrastinez, qu'ils disaient !
Biodiversité, fertilité naturelle, des mots qui font du bien à l'environnement et donc à nous également. Mais je connais des récalcitrants, des fous de la tonte, qui ne se laisseront pas convaincre aussi facilement. Pour eux, c'est totalement inconcevable de laisser leur cher gazon anglais, que dis-je leur green de golf, être gâché par les vils pissenlits et autres chardons (qu'ils soient lorrains ou non). Non, non et non ! Leur fierté est dans le regard -jaloux, cela va de soi- du voisin (toujours lui). 

Eric Charton a la solution. Il coupe la poire en deux. Il ménage la chèvre et le chou. Il lorgne chez les Anglais, sur qui nous pouvons prendre quelques leçons en matière de jardinage. Commencez donc à imaginer des parcours dans votre jardin. On ne parle pas de labyrinthes, mais de chemins qui serpentent de bosquets en rosiers, de parterres en fruitiers. Tracez ainsi avec votre tondeuse les zones de chemin vert qui vous feront redécouvrir les plantes que vous aimez. Et alternez pelouse rase et fleurs en friches. Tout un art du compromis. À méditer en ces temps de confinement conjugal.

L'avantage de ce premier conseil , c'est que si le résultat ne vous plaît pas, il sera toujours temps de revenir en arrière et de tondre toute votre surface engazonnée. Adieu violettes, pâquerettes et herbacées.


2- Au potager semez serré et distance de sécurité

En ces temps confinés, s'il reste un endroit où vous êtez autorisé à pratiquer le collé-serré : c'est dans votre potager. Mais attention : en respectant les distances de plantation. Dis comme ça, ça ne paraît pas tout de suite évident. Serré mais à distance. L'injonction contradictoire par excellence. Sauf pour le jardinier expérimenté qu'est Eric Charton, comme il l'explique sur sa chaîne Youtube.Il suffit pour celà de jouer sur les assemblages et sur les délais.
L'astuce est simple : prenez trois variétés de graines qui ne se récoltent pas en même temps. Mélangez les et semez les serrées-serrées et en ligne. Au fur et à mesure de vos récoltes, les autres graines seront dégagées et gagneront la place dont elles ont besoin pour croître. Ainsi Eric Charton vous propose de planter ensemble les graines de radis, salades et carottes. Mélanger bien les trois types de graines dans votre semoir et semez les en lignes. 
  • Dans trois semaines vous cueillerez votre premiers radis.
  • Dans cinq semaines vous pourrez repiquer vos plants de salades pour les faire pommer.
  • Il ne restera alors que vos carottes qui auront été éclaircies par le retrait des autres graines. Encore une technique pragmatique de procrastinateur.


3 - Plantez vos fraisiers

Les plants ayant été classés dans les produits de première necessité, vous pouvez, munis de votre dérogation, vous rendre dans votre jardinerie préférée afin d'y acheter le nécessaire pour votre potager. Le conseil d'Eric c'est de se faire plaisir et de planter des fraisiers. Oui mais pas n'importe lesquels. Acheter des variétés dites remontantes ou quatre saisons. Sinon pas de fraises cette année! Les variétés remontantes donnent plusieurs fois dans l'année et vous donneront des fruits dès cet été, contrairement aux variétés non-remontantes qui ne donneront que l'année prochaine si vous les plantez en ce moment. 


Que diriez-vous d'un bonus ?

Il est comme ça Eric Charton. Vous lui demandez trois conseils, mais il est tout prêt à vous en donner plus. Le monsieur ©Cadbury de la main verte.

Son bonus conseil, c'est de penser à la blette ou la bette -c'est comme vous voulez-. C'est la pleine saison de plantation, même si les jardiniers ne l'aiment pas toujours, car elle produit trop de tout : trop de feuilles, trop de cardons. Mais elle a le mérite de pousser vite et facilement. Sans oublier qu'il y en a de toutes les couleurs, c'est très décoratif. 

Et un dernier conseil à suivre à la fin de la vidéo sur le paillage pour lutter contre l'absence de pluie.

Et les tomates on en fait quoi des plants de tomates? Rien du tout pour le moment, malheureux! On les garde à l'intérieur ou sous serre si vous avez la chance d'en posséder une. On ne sort rien avant le 15 mai, autour des festivités des éternels saints de glace. Les fameux saints qui vous permettent de placer un bon mot en société ou de gagner un camembert au ©Trivial Poursuit. Rappelez-vous c'est Pancrace, Servais et Mamert - des prénoms qu'on hésite à donner désormais - remplacés par de plus courants Estelle, Achille et Fatima.


Eric Charton sur les internets

Vous pouvez retrouver les conseils d'Eric Charton en ligne. 
- Sur sa page Facebook Jardins et biodiversité en Alsace 
- Sur sa chaîne Youtube Jardin et biodiversité
- sur son blog Jardin et biodiversité
- Le club relais jardin et compostage.
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