Dans son jardin, Brigitte Verdelet offre de multiples abris aux oiseaux, insectes et petits animaux qui le lui rendent bien. Sensible à la biodiversité, la Marnaise fait partie des 400 particuliers qui abritent un refuge de la Ligue de protection des oiseaux en Champagne-Ardenne.

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"Regardez, c'est une mésange huppée", s'émerveille Birgitte Verdelet en pointant du doigt un passereau qui vient juste de rentrer dans l'un des nichoirs installé le long de sa maison. Sur cette ferme située à Heutrégiville, entre Marne et Ardennes, où cette amoureuse de la nature vit avec son mari, les oiseaux virevoltent, faisant entendre allégrement leurs chants. Là, une hirondelle rustique disparaît à l'intérieur de la grange.

Des nids d'hirondelle, Brigitte en a compté 21 "sous les toits ou au-dessus des fenêtres". "D'année en année, on en a de plus en plus", précise-t-elle en montrant la pancarte rouge où sont notés les comptages. Elle a aussi répertorié 25 espèces d'oiseaux, du rouge-queue au chardonneret élégant, en passant par la mésange bleue, le merle, le pinson, la tourterelle et "même en hiver un gros-bec". Tous ne nichent pas sur la propriété, certains sont juste de passage.

C'est le bonheur de voir des oiseaux par inadvertance, d'apprendre à les reconnaître, d'être curieux, de savoir de quelle espèce il s'agit. Cela rend heureux dans tous les cas.
- Brigitte Verderlet, amoureuse de la nature -
 

Une charte à respecter

Chez Brigitte et son mari, les oiseaux trouvent quiétude et nourriture. Leur propriété est labellisée refuge LPO (Ligue de protection des oiseaux) depuis presque quinze ans. Le couple a signé une charte avec l'association les engageant à préserver la nature et à améliorer la biodiversité sur leur terrain.

"Il faut  favoriser la vie dans son jardin et ne pas utiliser de produits phytosanitaires, explique cette infirmière scolaire. Après, libre à chacun de développer son imagination et de construire son jardin. Cela ne doit pas être une contrainte mais un plaisir." 
 


Favoriser les plantes locales

Cette notion de plaisir revient souvent dans les propos de Brigitte lorsqu'elle évoque son jardin. "Certains trouvent que c'est le bazar ici, s'amuse-t-elle. On a juste créé un endroit où la nature reprend ses droits."

Le couple favorise les plantes vivaces, adaptées au climat et au sol champardennais, privilégie les espèces qui plaisent aux abeilles comme le tilleul, le sorbier des oiseaux, le chèvrefeuille ou le sureau. Et surtout, leur jardin est aménagé sur différentes strates : "On a placé des petites plantes pour tapisser le sol, des plantes plus hautes, des arbrisseaux et des arbres fruitiers pour que, le plus naturellement possible, les oiseaux trouvent à se réfugier, à nicher et à manger."

"Ma profession, c'est infirmière. L'une de mes missions, c'est de promouvoir la vie. Et la vie, ça passe par la nature. Chaque humain devrait favoriser la nature."
- Brigitte Verdelet, infirmière -

Ces deux passionnés de nature laissent pousser quelques plantes sauvages ici ou là, construisent un hôtel à insectes, posent des nichoirs, installent des ruches, compostent leur détritus végétaux. Tout est réalisé pour créer les conditions propices à l’installation de la faune et de la flore sauvages. "Les papillons aiment se reproduire dans les orties, glisse Brigitte, d'où l'intérêt de laisser de grandes herbes ou un carré de jardin sauvage. Ce sont de véritables cachettes, des lieux de reproduction, pour les oiseaux et les insectes." 
 
 

Une biodiversité à préserver

Pas de ballet des oiseaux et des papillons sans chenilles, ni insectes. Pas de hérissons sans limaces. "Chaque espèce a bien sa place et son importance au sein du jardin, se réjouit-elle. Notre satisfaction, c'est d'avoir des chauves-souris, véritable insecticide naturel contre les moustiques."

L'hiver, elle dépose des graines dans de petites mangeoires pour les oiseaux. "Si on ne fait pas attention à eux, ils vont disparaître peu à peu", redoute-t-elle. Selon une étude publiée l'an dernier par le Museum d'histoire naturelle et le CNRS, les oiseaux seraient un tiers de moins qu'il y a 15 ans.

En s'affichant "refuge LPO", Brigitte veut partager son expérience. "J'aime mon cadre de vie, j'aime y voir des insectes, des petits animaux, entendre le chant des oiseaux, avoir des plantes qui fleurissent tout au long de l'année. J'ai voulu m'inscrire dans ce cadre-là pour être un peu visible. Il n'y a pas de loi pour être refuge LPO sauf de favoriser la vie".
 

 
Mode d'emploi pour devenir refuge LPO
En Champagne-Ardenne, 400 particuliers abritent un refuge LPO sur leur terrain. Pas besoin de posséder un immense terrain pour rentrer dans ce réseau.  "Un petit jardin, et même un balcon, avec quelques aménagements simples peuvent suffire, explique Julia D'Orchymont, coordinatrice des refuges à la LPO de Champagne-Ardenne. Par exemple, laisser un espace d'herbes non tondues sur son terrain va favoriser la végétation qui va attirer les insectes et donc les oiseaux."

Il faudra signer une charte où l'on adhére à quatre grands principes :
1/ créer les conditions propices à l’installation de la faune et de la flore sauvage
2/ renoncer aux produits chimiques
3/ réduire son impact sur l’environnement
4/ faire de son refuge un espace sans chasse.

L'inscription coûte 35 euros. En échange, la LPO envoie un coffret contenant un nichoir à mésange, une petite pancarte pour matérialiser votre refuge, et des guides-conseils pour aménager son jardin et reconnaître les oiseaux.
Plus de renseignements sur le site de la LPO.
 
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