Le 26 avril 1986, un accident nucléaire majeur se produit à Tchernobyl près de Kiev. Une catastrophe entourée de secrets et de mensonges, en Union soviétique... et en France, où les autorités minimisent les conséquences du nuage radioactif contrairement à son voisin allemand.
Il est 1 h 23 (heure locale) du matin, ce 26 avril 1986, lorsque le réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl explose, à la suite d'erreurs de manipulation, provoquant des rejets radioactifs d'une intensité équivalente à au moins 200 bombes lancées sur Hiroshima en 1945.
Le monde ne l'apprend que deux jours plus. L'accident est alors présenté comme un accident "grave" par le Kremlin. Mais une large partie de l'Europe est déjà contaminée.
En France, le quart sud-est est touché le 30 avril et le lendemain 1er mai, le nord-est. Les jours suivants jusqu'au 6 mai, le panache radioactif flotte au-dessus de toute la moitié Est de l'hexagone.
Le professeur Pierre Pellerin, directeur du service central de protection contre les rayons ionisants (SCPRI), minimise l'impact du nuage. Contrairement à l'Allemagne.
En 2000, la Région Alsace demande à un organisme indépendant, la CRII-RAD, d'évaluer la contamination des sols alsaciens. Le résultat est sans appel : une contamination qualifiée d'importante notamment au Césium 137 est détectée dans plusieurs zones de la région. La CRII-RAD recommande qu'en matière de radioactivité des seuils d'intervention soient définis en France, comme c'est le cas en Allemagne.
Au début des années 2000, plusieurs plaintes sont déposées par des malades atteints de cancers de la thyroïde. Le professeur Pellerin est mis en examen "pour tromperie aggravée", mais il est innocenté par la justice en 2011. La cour d'appel de Paris estime que Tchernobyl n'a pas eu de conséquence sanitaire mesurable en France.
En Ukraine, le secteur autour de la centrale est devenu un no man's land. Le bilan sanitaire de la catastrophe reste contesté, entre 4 000 morts et 100 000 décès potentiels liés au cancer.
La catastrophe de Tchernobyl a été classée au niveau 7, le plus élevé sur l'échelle internationale des évènements nucléaires.