Qu'est-il advenu de Cocotte, la laie domestique de Musigny en Côte-d'Or. Jeudi 7 novembre, Olivier Caracotch annonçait qu'elle avait été transférée dans un parc animalier. Mais l'association Vida craint que le sanglier ait pu être transporté dans un parc de chasse. Le magistrat a répondu à ces interrogations ce samedi.
La conclusion semblait belle. Cocotte, la laie recueillie par un couple de retraités à Musigny en Côte-d'Or a été saisie pour être transférée dans un parc animalier. C'est en tout cas la version avancée par le procureur de la République, Olivier Caracotch, qui lui souhaitait jeudi 7 novembre de "pouvoir y couler des jours heureux".
Par souci de ne pas "troubler la quiétude" de l'animal, le magistrat n'avait pas donné le nom ni la localisation de l'endroit où Cocotte a été accueillie. L'histoire aurait pu simplement s'arrêter là, mais l'association Vida, qui a suivi attentivement le dossier, émet des doutes sur l'environnement d'accueil.
"Ce serait signer son arrêt de mort"
Car pour les nombreux bénévoles qui sont intervenus de près ou de loin sur le dossier, la meilleure solution était de construire un parc adapté au domicile de la famille d'accueil. "Tout le monde s'était mobilisé, on avait déjà trouvé du matériel grâce aux gens sur place", assure Sabine Landais, cofondatrice de l'association Vida. "Il était prévu de faire évoluer le parc progressivement pour ne pas brusquer l'animal. C'était l'idéal, mais on ne nous a pas laissés le temps de le mettre en place."
Pourtant, c'est avec toute la mesure de la situation initiale que Sabine Landais concède : "Cocotte c'est un cas plus compliqué que les autres, parce que les conditions (de vie) de l'animal étaient très mauvaises dans la grange. C'est compliqué pour nous de faire vent debout contre la décision du procureur."
En revanche, cela n'empêche pas l'enquêtrice pour 30 millions d'amis de douter de la destination : "Honnêtement on craint qu'elle soit dans un parc de chasse. C'est quelque chose de très courant et qui arrive plus souvent qu'on ne le croit. Il n'y a pas énormément de sanctuaires en France, donc les endroits qui accueillent les animaux sont souvent des lieux de reproduction pour la chasse ou des sites d'entraînement de chiens. Et pour cette laie qui n'a connu que l'ombre d'une grange et le contact de l'homme, ce serait signer son arrêt de mort. Elle est incapable de se défendre."
Un parc lié à la chasse ?
Interrogé ce samedi 9 novembre, Olivier Caracotch, le procureur de la République, a tenu à répondre aux inquiétudes : "Il n'est pas exclu qu'une activité liée à la chasse y soit pratiquée ponctuellement. Néanmoins, nous nous sommes assurés que Cocotte ne soit pas concernée par cette activité."
En réaction, Sabine Landais demeure mitigée : "Je ne sais pas quelles seront les conditions de Cocotte là-bas. Sera-t-elle à l'écart ? Aura-t-elle un contact avec l'homme ? C'est une laie qui a été habituée à la présence humaine, ce serait comme extraire un caniche de son canapé. Au moins de ce que je comprends, ce n'est pas un parc de chasse, visiblement elle sera épargnée de la chasse. Mais ce ne sera jamais aussi bien que le parc qu'on avait prévu chez elle, avec ses odeurs et ses repères."
La cofondatrice de l'association espère que la famille de l'animal et notamment Marianne, qui l'avait recueillie alors que ce n'était qu'un marcassin, auront des nouvelles. "C'est très dur pour elle, elle était inconsolable", conclut-elle. D'autres animaux demeurent dans des conditions inadéquates sur la propriété des anciens propriétaires de Cocotte. Plusieurs associations tentent de leur venir en aide pour améliorer le quotidien des chats, chiens, moutons et de l'âne qui sont encore hébergés là-bas.