Affaire Nestlé Waters : une plainte déposée et une enquête préliminaire ouverte dans le scandale des eaux filtrées illégalement

Le scandale qui éclabousse les eaux de Vittel, Contrex, Hépar et Perrier ne semble pas devoir s'éteindre. L'organisation à but non lucratif Foodwatch a indiqué ce mercredi 31 janvier qu'elle allait porter plainte pour tromperie dans l'affaire des eaux minérales filtrées illégalement. Le parquet d'Epinal a par ailleurs confirmé qu'une enquête préliminaire avaient déjà été ouverte dans ce dossier.

Après les révélations de Radio France et du journal le Monde sur les pratiques du numéro un mondial des eaux minérales en France, l'organisation Foodwatch a donc indiqué qu'elle allait porter plainte contre la multinationale suisse pour "tromperie" à l’encontre des entreprises et des autorités a indiqué Ingrid Kragl, sa directrice de l'information, dans une interview accordée à France Inter ce mercredi 31 janvier 2024.

Une plainte pour tromperie 

Selon cette enquête, Nestlé mais aussi d'autres industriels de l'eau en France ont caché au public et aux autorités la contamination de leurs eaux. Pour décontaminer leurs produits, les industriels ont ainsi filtré et traité leurs eaux en bouteilles, des procédés qui sont interdits par la loi. 

Nestlé Waters, qui embouteille les marques Hépar, Contrex et Vittel à Vittel et à Contrexéville dans les Vosges, a indiqué avoir mis fin à ces pratiques en 2021 et être aujourd'hui dans le respect de la réglementation. 

La directrice de l'information de Foodwatch a par ailleurs indiqué que "toutes les entreprises qui ont joué avec la loi mais aussi avec les autorités devront rendre des comptes".

L'organisation entend par ailleurs demander des explications aux services de l'Etat sur ce qu'ils savaient et ce que les contrôles ont révélé. 

Une enquête déjà ouverte 

Dans ce dossier, une enquête préliminaire pour tromperie a déjà été ouverte a confirmé mercredi 31 janvier le Procureur de la République d'Epinal.
L'ouverture de cette enquête, à une date non précisée, fait suite à un signalement de l'Agence régionale de santé (ARS), a précisé à l'AFP le procureur Frédéric Nahon, confirmant une information des médias Le Monde et Radio France.

Selon l'AFP, Les investigations ont été confiées au service national des enquêtes de la DGCCRF et "sont toujours en cours, notamment pour établir si la dénomination eau minérale +naturelle+ est trompeuse ou pas", a encore indiqué le magistrat. 

Un signalement de l'ARS 


Selon la réglementation, pour que l'eau puisse se qualifier de "minérale naturelle" ou "de source", il ne doit pas être fait recours à des dispositifs de désinfection.L'Igas s'était vu confier en 2021 une "mission d'inspection des usines de conditionnement d'eaux minérales naturelles et d'eaux de source" en France, après que le numéro un mondial de l'eau minérale Nestlé Waters (Perrier, Vittel, Hépar, Contrex) a reconnu auprès des autorités des "pratiques de traitements non conformes sur (ses) sites" de production, comme les ultraviolets et les filtres au charbon actif, avait confirmé mardi une source gouvernementale à l'AFP. 
L'ARS avait effectué un signalement au procureur de la République sur le fondement de l'article 40 après avoir été informée de cette pratique du numéro un mondial de l'eau minérale. 
Selon le quotidien régional Vosges Matin, l'enquête préliminaire a été ouverte en janvier 2023 par le parquet d'Epinal. 
L'enquête du Monde et de Radio France vise également le groupe Alma, qui produit une trentaine de marques d'eaux en bouteilles en France dont Cristaline, Saint-Yorre et Vichy Célestins. Avec l'AFP

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