Suite à une plainte déposée en 2021, des perquisitions ont été menées mardi 9 avril sur les sites de Nestlé Waters, à Vittel et Contrexéville dans les Vosges. En cause, des centaines de milliers de bouteilles en plastique abandonnées dans la nature il y a plusieurs dizaines d'années.
Ce sont de très vieilles bouteilles qui refont surface. Elles provoquent de nouveaux remous chez Nestlé Waters. Des perquisitions ont été menées par les gendarmes mardi 9 avril 2024 dans les sites de Nestlé à Vittel et Contrexéville dans les Vosges.
Une plainte de 2021
En cause des centaines de milliers de bouteilles en plastique, peut-être même des millions, abandonnées dans la nature il y a plusieurs dizaines d'années. Une affaire qui n'a été portée à la connaissance de la justice qu'il y a trois ans seulement. "L’enquête a été ouverte en 2021. Le maire de la commune de Saint-Ouen-lès-Parey (Vosges), lui-même victime des déchets, s'est réservé le droit de porter plainte. L'enquête a été ouverte pour abandon ou dépôt illégal de déchets, provoquant une dégradation substantielle de l’environnement, gestion irrégulière de déchets. C’est l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP) qui est chargée l’enquête", confirme à France 3 Lorraine le parquet du pôle régional de l'environnement de Nancy dirigé la magistrate Natacha Collot.
Notre engagement à agir et faire le nécessaire par rapport à ces anciens dépôts reste inchangé.
Nestlé Waters
Disséminées un peu partout dans la nature aux alentours des sites de production de Vittel et Contréxeville, dans des décharges sauvages, ces bouteilles abandonnées datent d'une époque où Nestlé Waters n'était pas encore propriétaire des embouteillages.
Le Mercredi 10 avril 2024, Elodie Lemeunier de la direction de la communication de Nestlé confirme à France 3 Lorraine que "l'enquête est en cours. On continue bien sûr de coopérer pleinement avec les autorités. Deux tiers des sites concernés ont déjà été nettoyés par Nestlé Waters et nous attendons le retour des autorités environnementales pour préciser la meilleure option de gestion pour les trois derniers sites". Devenu actionnaire de Vittel en 1969, la direction assure que "si ces anciens dépôts de déchets datent des années 60, avant que Nestlé Waters ne devienne propriétaire, notre engagement à agir et faire le nécessaire par rapport à ces anciens dépôts reste inchangé". Nestlé Waters produit des marques connues comme Perrier, Vittel, Contrex et Hépar.
De son côté, Bernard Schmitt, du collectif écologiste "Eau 88" pointe du doigt la responsabilité de Nestlé dans ce dossier : "Comme d’habitude, c’est un peu vrai et c’est un peu faux. Nestlé s’est engagé dès l’année 2021. Je constate que trois années se sont écoulées et que l’essentiel du plastique dans les décharges est resté en place. On évacue les toutes petites décharges qui comportent plein de choses mais les deux grosses décharges sont toujours en place. Nestlé à des gros problèmes de communication et de pratique qui ne sont pas vertueuses".
Déboires à répétition
Ces perquisitions interviennent quelques jours à peine après la publication par le Monde et Radio France d'une note confidentielle de l’Anses tendant à démontrer que la qualité sanitaire des eaux du groupe Nestlé (Perrier, Contrex, Vittel, Hépar) n’est pas garantie. Le laboratoire d’hydrologie de Nancy de l’Anses a uniquement travaillé sur base de documents transmis par les ARS, incluant des résultats d’analyses issues de contrôles sanitaires et d’auto-contrôles", confirme l'ANSES. "L’Agence a recommandé un plan de surveillance renforcé relatif aux ressources en eaux exploitées, en particulier sur les indicateurs microbiologiques, et en particulier ceux relatifs aux virus". Publié en octobre 2023, le rapport pointe une pollution par des pesticides, des bactéries et des contaminants.